« Bob Dylan – 1970 » : un coffret de chansons inédites d’une année charnière

“Qu’est-ce que c’est que cette merde ?“ La critique cinglante de l’album
Self Portrait dans le numéro du 8 juin 1970 de Rolling Stone par Greil
Marcus – célèbre rock critic américain référent sur Bob Dylan – reste l’une
des plus connues et commentées de l’histoire de la revue. C’est un moment
clé dans la carrière de Bob Dylan, peut-être celui où il a été en plus
grande difficulté.

De 1963 à 1966, en six albums irréprochables qui ont bouleversé l’histoire
de la musique (Bringing It All Back Home, Highway 61 Revisited, Blonde on
Blonde…) Dylan a amorcé une transition du folk acoustique de ses débuts à un
rock électrique rugueux, ce qui lui a valu des accusations de trahison et
des insultes incessantes de la communauté folk tout le long d’une éreintante
tournée de concerts. Les faits sont connus et ont été relatés dans un
merveilleux documentaire réalisé par Martin Scorsese en 2005 (No Direction
Home).

Épuisé, l’artiste est victime d’un accident de moto en juillet 1966, puis
disparaît des radars. Pendant trois ans, il cesse de donner des concerts et
n’apparaît pas en public. De nombreuses rumeurs le donnent alors pour mort.
Le démenti arrive en 1968 sous la forme d’un disque qui renoue avec la
tradition acoustique (John Wesley Harding), suivi en 1969 du tout premier
disque pirate de l’histoire du rock, publié à son insu : The Basement Tapes
(issus de sessions de 1967 avec le groupe The Band). Pendant ces années où
la musique rock évolue énormément sans lui, Bob Dylan se cherche. Il rate le
coche du festival de Woodstock en 1969, pourtant organisé à deux pas de chez
lui car il y est attendu comme le Messie (qu’il est alors) de la
contre-culture.


Un coffret composé de 74 morceaux inédits de Bob Dylan

“What is this shit?”

1970 se doit d’être l’année du grand retour, mais l’effet sera contraire à
celui escompté. Au printemps, Bob Dylan publie donc Self Portrait, un double
album ambitieux constitué de 24 chansons, qui reste aujourd’hui le moins
aimé de la longue discographie de l’artiste. Cette “merde”, tel que qualifié
par Greil Marcus dans son article assassin, n’a jamais vraiment été
réhabilitée : l’album est confus, mal produit et il part dans toutes les
directions, sans parler de son hideuse pochette peinte par un Bob Dylan qui
semble avoir perdu sa boussole.

C’est à la lueur de cette histoire que le nouveau coffret Bob Dylan – 1970
surprend et réjouit. Constitué de 3 CD et 74…

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Auteur: Blast info