Bois de chauffage : les vols augmentent

Des arbres marqués, des bruits de tronçonneuses, et deux personnes en train de couper des arbres. C’est une scène inattendue et désagréable à laquelle ont assisté début novembre un couple d’octogénaires alors qu’ils se rendaient dans leur petite maison isolée au milieu d’une parcelle de forêt méditerranéenne, dans l’Hérault. « On y passe l’été, les vacances, beaucoup de temps, raconte celle qui préfère rester anonyme par peur de nouveaux ennuis. On entretient le bois nous-même. Un peu plus d’une centaine d’arbres ont été abattus. Des chênes verts, des chênes blancs, des filaires, qui est un bois semi-précieux. Ils ne sont pas très gros, mais avaient plus de 100 ans », explique-t-elle.

Du travail vite fait, mal fait. « Ils n’étaient pas du métier, ils tronçonnaient très mal, juste la moitié de la souche, puis arrachaient l’arbre, décrit-elle. Heureusement qu’on y est allés ce jour-là, sinon ils auraient pu continuer. » Son mari et elle n’ont même pas pu revendre le bois coupé sur leur terrain. L’hiver, la maisonnette est inhabitable faute d’électricité et de chauffage, ils ne résident pas sur place. Le temps qu’ils trouvent une solution, « le bois avait disparu », a-t-elle constaté. Environ une quinzaine de stères auraient été coupés. Une quantité qui représente un peu plus de 1 000 euros. « On ne verra plus jamais ce lieu-là avec des arbres, ils ont abattu les plus gros, le préjudice est inestimable. »

« De plus en plus de coupes illégales »

Un peu plus au nord, dans le Gard, ce sont les élus de Saint-Jean-de-Valériscle qui se sont inquiétés de coupes dans les bois domaniaux. Le village, cerné de forêts, a une particularité : les pistes ne sont pas fermées à la circulation automobile, permettant aux véhicules de s’aventurer loin dans le massif. Venir se servir est aisé. « C’était entre Noël et le jour de l’An, un habitant m’a appelé pour me signaler que trois personnes avaient rempli un camion, se rappelle Richard Hillaire, maire adjoint. Ils ont coupé sur deux parcelles de bois domanial, et une privée. »

Cela fait déjà quelques années que cet infatigable promeneur constate des coupes illégales sur sa commune. Un gros chêne le long d’un sentier — « de 80 centimètres de diamètre », précise-t-il —, des châtaigniers non loin d’une piste… Souvent, la quantité indique qu’il s’agit d’un particulier qui vient prélever son bois de chauffage. « Cette fois-ci, c’était sans doute pour revendre. Il y a de plus en plus de coupes illégales. Cela nous gêne de voir la forêt coupée n’importe comment », regrette l’élu.

À Bessèges, autre commune du nord du Gard, l’affaire est plus…

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Auteur: Marie Astier Reporterre