Bois, géothermie… Pourquoi on ne se chauffe pas aux renouvelables

En cette froidure hivernale, êtes-vous plutôt gros pull en laine, radiateur en fonte ou grille-pain électrique ? En tout cas, il est peu probable que vos précieux degrés Celsius supplémentaires soient issus d’énergies renouvelables. En 2020, la consommation finale brute de chaleur s’établissait à 669 térawattheures (TWh), soit 42,8 % de la consommation énergétique finale. 59 % de cette chaleur était issue d’énergies fossiles (gaz, pétrole et charbon), 19 % d’électricité et seulement 22,8 % d’énergies (non électrique) renouvelables — bois, géothermie, chaleur solaire et gaz renouvelables.

Tel est l’amer constat dressé par le réseau de collectivités territoriales et d’acteurs locaux engagés dans la transition énergétique Amorce, la Fédération des services énergie et environnement (Fedene) et le Syndicat des énergies renouvelables (SER) lors d’une conférence de presse organisée à l’occasion de la semaine de la chaleur renouvelable, mardi 7 décembre à Paris. « L’objectif inscrit dans la loi de transition énergétique est de 38 % de chaleur d’origine renouvelable en 2030, a rappelé Jean-Louis Bal, président du SER. Un palier intermédiaire avait été fixé à 33 % fin 2020. Nous n’en sommes qu’à près de 23 %. C’est largement insuffisant. »

Le blocage se situe avant tout au niveau des mentalités. « Aujourd’hui, pour un logement type consommant 170 kilowattheures par mètre carré et par an, les chauffages les plus performants sont la chaudière collective à bois ou le raccordement à un réseau de chaleur. Pourtant, 85 % des nouveaux logements sont reliés au gaz ou à l’électricité, par simplicité, a regretté Nicolas Garnier, délégué général d’Amorce. La chaleur renouvelable ne vient qu’en option et sur la base du volontariat, quand des élus locaux ont décidé de la développer. »

Pourtant, la France ne pourra pas atteindre son objectif de neutralité carbone en 2050 sans développer massivement la chaleur renouvelable. C’est pourquoi les organisations plaident pour un renforcement de l’ambition, avec un nouvel objectif de 50 % de chauffage « propre » en 2030. « Si l’on garde l’objectif de 38 % à cette échéance, on n’atteindra jamais 100 % en 2050. Pour atteindre 50 % de chaleur renouvelable en 2050, il faut installer 17 TWh supplémentaires de capacité chaque année. Nous en avons installé 12 en 2020. Cet objectif n’est pas une rupture », a plaidé M. Bal.

Contrer la précarité…

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Auteur: Émilie Massemin (Reporterre) Reporterre