Bombardements israéliens à Rafah : les JT plaident le droit à l'« erreur »

Depuis huit mois, nous ne cessons d’observer une véritable incapacité médiatique à traiter de ce qu’il se passe à Gaza de manière régulière et juste, voire à traiter du sujet tout court pour certains médias. Déshistoricisation ; infime temps d’antenne accordé au sort des Palestiniens ; minimisation et délégitimation de leur parole ; déshumanisation persistante ; faux équilibres ; commentariat militaire omniprésent ; accompagnement de la propagande israélienne ; marginalisation des chercheurs compétents et des paroles contestataires ; etc.

Les biais et les fautes éthiques des grands médias français perdurent malgré la gravité des événements. Ce manquement au devoir d’informer s’est ainsi encore donné à voir après le bombardement par l’armée israélienne du camp humanitaire de Tal al-Sultan le 26 mai. À bien observer la programmation des chaînes d’information en continu le soir même, celle des journaux télévisés le lendemain, de même que les Unes des grands quotidiens d’information générale, nous nous apercevons en effet assez vite que le réveil médiatique n’est toujours pas d’actualité.

TF1 et France 2 : deux JT, un même traitement

• Un temps d’antenne minimaliste

Le lundi 27 mai, les JT de France 2 et TF1 ont consacré un sujet au bombardement du camp Tal al-Sultan de Rafah, à la fois dans leurs éditions de 13h et de 20h. Chacun dure en moyenne… 2 minutes. Sur la journée du lundi, TF1 et France 2 confondus, le bombardement du camp palestinien de Tal al-Sultan aura ainsi occupé 8 minutes et 37 secondes de temps d’antenne… sur environ 160 minutes de journaux télévisés.

Pour bien mesurer la minimisation médiatique de ce massacre, il suffit de comparer cette couverture à celle d’autres sujets figurant au sommaire de ces quatre JT, qui ont par exemple accordé un temps d’antenne plus élevé à un sujet sur « le succès des Air Fryer » (3min13, JT de 13h de France 2),…

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Auteur: Célia Chirol