Bordeaux : Une étincelle dans le brouillard

Au cours d’une année 2020 particulièrement morose, au milieu d’un confinement qui favorise le travail, mais interdit aux gens de se divertir, une soirée est venue réchauffer les cœurs de quelques milliers de bordelais et de bordelaises. Mardi 24 novembre, à l’appel de nombreuses organisations et en présence du Gilet Jaune Jérôme Rodriguez, un rassemblement était prévu Place de la Comédie en début de soirée, afin de protester contre la loi dite de Sécurité Globale.

Après avoir été haranguées durant un peu plus d’une heure, les 2 à 3000 personnes présentes ont décidé de reprendre possession de la ville comme bon leur semblait en prenant la direction du commissariat central de Meriadeck. Sur le chemin, l’ambiance monte petit à petit à coup de grosses enceintes sono qui crachent du son pour qui veut : de la grosse électro par ici, des chants révolutionnaires par là, de la pop devant. Les gens se parlent, les connaissances se saluent, les bandes de potes se retrouvent, les amis s’enlacent. Ça danse, ça chante, ça festoie. Peu à peu, des dizaines de tags fleurissent, parfois en soutien à toutes les victimes d’abus policiers, d’abus sexuels, souvent des jeux de mots bien sentis sur la loi, sur la police, sur la liberté d’informer et sur la dérive autoritaire que l’on est en train de vivre (« Floutez le zbeul », « le clair est un moment du flou », « floutez pas le spectacle svp »). Les manifestants prennent le temps de lire, de commenter, d’applaudir et de soutenir. L’ambiance est bonne, les tags s’improvisent et se répondent par leur inventivité. Sur une agence MMA, on peut lire « trop de tracas » ou encore « on assure », sur l’École Nationale de la Magistrature remplacée par l’École Nationale de la Censure, les journalistes présents mitraillent le « ACAB en flou artiflic », ou encore le « Pas de vidéos, Pas de justice ».

Les publicités sont peu à peu…

Auteur: lundimatin
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