Boris Johson veut bannir la critique du capitalisme des écoles anglaises — Thomas LEMAHIEU

Francis Fukuyama s’est fourré le doigt dans l’œil : non, l’Histoire n’est pas finie. Mais certains essayent encore de remettre le couvercle et de le cadenasser : en Angleterre, Boris Johnson entend ainsi bannir des enseignements scolaires « toutes les ressources » qui pourraient prôner des positions anticapitalistes. Le gouvernement conservateur a glissé cette consigne dans son document programmatique pour les directeurs d’école, qui, prône-t-il, « ne doivent d’aucune façon utiliser des matériaux produits par des organisations émettant des positions politiques extrêmes sur divers sujets ».

« Guerre culturelle »

Le document, qui concerne aussi « le matériel qui ne serait pas extrême en tant que tel, mais dont la simple évocation pourrait constituer un soutien à l’organisation », s’applique aux propos racistes, bien entendu, à la promotion d’ « actions illégales » ou de « violences contre les personnes et la propriété », mais également aux revendications qui prétendraient « abolir ou renverser la démocratie, le capitalisme ou les élections libres »… Trois champs grossièrement confondus !

« Sur cette base, il sera illégal de se référer à de larges pans de l’histoire et de la politique britanniques, y compris l’histoire du socialisme britannique, du Parti travailliste et du syndicalisme, qui ont tous, à différents moments, défendu l’abolition du capitalisme, dénonce John McDonnell, ex-numéro deux du Labour sous Jeremy Corbyn. C’est une nouvelle étape dans la guerre culturelle, dans la dérive vers un autoritarisme extrémiste conservateur. » Figure de la gauche radicale britannique, l’écrivain et essayiste Tariq Ali hausse, lui, les épaules : « Bannir des positions anticapitalistes après la crise de 2008, alors que la récession guette dans le monde entier, cela…

Auteur : Thomas LEMAHIEU
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