Bormann, le mauvais génie d’Adolf Hitler ? | FRANÇOIS DELPLA

François Delpla, historien du nazisme et biographe d’Adolf Hitler, vient de faire paraître la première biographie non journalistique de Martin Bormann, qui fut le secrétaire personnel du Führer et se suicida peu après lui en 1945. Julien Théry s’entretien avec lui de l’itinéraire du personnage, dont les archives montrent en particulier qu’il n’a pas été l’éminence grise (ou plutôt brune) maléfique et manipulatrice que l’on a souvent décrit, mais un simple nazi ordinaire, apprécié par le Führer pour ses qualités de rigueur bureaucratique et sa fidélité sans faille.

Abondamment mise à contribution dans le livre, sa correspondance montre que Bormann n’était pas un antisémite spécialement zélé ni obsessionnel, contrairement à sa femme Gerda Bormann-Buchs. En revanche, Bormann nourrissait une haine particulièrement à l’encontre du christianisme et de ses valeurs. Cela explique son rôle dans les crimes médicaux accomplis par les nazis contre les handicapés, éliminés parce qu’inutiles à la société et à la race aryenne.

François Delpla revient aussi sur les circonstances de la mort de Bormann, dont le corps fut enterré anonymement, ce qui permit longtemps de le croire encore vivant, caché en Amérique du Sud ou ailleurs, jusqu’à ce que des analyses scientifiques permettent d’identifier ses restes.

Cet entretien avec Julien Théry est aussi l’occasion pour François Delpla de développer ses points de désaccord avec la tendance historiographique récente (illustrée notamment par Johann Chapoutot et Christian Ingrao) à mettre en avant le rôle d’Hitler pour expliquer l’émergence et le succès du nazisme en Allemagne, plutôt la dimension structurelle des principaux aspects de son idéologie, enracinée dans la culture raciste, coloniale et utilitariste de l’Europe de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Pour François Delpla, la personnalité du Führer et ses choix stratégiques…

Auteur: Le Média
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