Boucler un marathon par jour pendant un an : comment Gary McKee a réussi cet exploit

Pour de nombreux sportifs, réussir à finir les 42km d’un marathon est l’accomplissement de toute une vie. Mais en 2022, le Britannique Gary McKee, 53 ans, a porté le défi à un autre niveau en en courant un par jour pendant 365 jours, afin de collecter des fonds pour la lutte contre le cancer.

Non seulement McKee a atteint son objectif, mais en plus avec une moyenne d’un peu plus de quatre heures : étonnamment, ce temps est plus rapide que la moyenne mondiale des marathons, qui est de quatre heures et demie. Il a parcouru plus de 15 300 km dans l’année (environ 1 260 par mois) – une distance que beaucoup d’entre nous ne vont pas faire même en voiture, et que beaucoup de coureurs de distance d’élite ne peuvent pas atteindre. Une performance qui a usé 22 paires de baskets.

Le Britannique a passé près de 1 500 heures à courir sur l’année, soit environ 29 heures par semaine. C’est aussi plus de temps à courir chaque jour que l’adulte moyen n’en passe à regarder la télévision. Et le plus impressionnant est qu’il a fait tout cela tout en conciliant vie familiale et professionnelle – courant le matin, travaillant l’après-midi.

Beaucoup se demandent comment McKee a pu réaliser cet exploit inédit… et ce qu’il faut pour y arriver.

Endurance et volonté

Affronter une épreuve d’ultra-endurance peut avoir des effets profonds sur le corps, notamment en affaiblissant le système immunitaire, en modifiant les niveaux d’hormones, en provoquant des blessures et une fatigue extrême… pour n’en citer que quelques-uns.

Par conséquent, l’une des clés du succès du marathonien de l’extrême a dû être sa capacité à minimiser et gérer les symptômes de sa fatigue pendant chaque course et tout au long de la journée. McKee a dû lutter contre les effets d’une fatigue importante à la fois au niveau des muscles et du système nerveux, rendant la récupération essentielle afin de limiter ses conséquences physiques et mentales, tels que les douleurs musculaires et l’épuisement émotionnel.

Sans cette gestion correcte de sa fatigue, il lui aurait été plus difficile de relever son défi.



Read more:
La fatigue : un phénomène psychophysiologique (normalement) sous contrôle

Heureusement, la fatigue peut être en partie maîtrisée par une bonne alimentation. McKee aura dû consommer environ 5 000 calories par jour pour fournir l’énergie nécessaire à une bonne récupération, soit à peu près l’équivalent de 20 assiettes de pâtes. Un bon équilibre de glucides, lipides et protéines est incontournable pour alimenter, chaque jour, la course et pour aider à réparer muscles, tendons, ligaments voire os par la suite.

Gary McKee a également évité l’alcool pendant l’année, car ce dernier peut nuire au sommeil et à la récupération et ainsi réduire les performances.

Tout faire pour optimiser sa récupération n’empêche pas d’être exposé au risque de blessures liées au surmenage, du fait du nombre de courses effectuée sans longue pause entre elles. Il n’était guère surprenant d’entendre McKee dire qu’il a souffert d’une blessure aux ischio-jambiers les cinq derniers mois de son défi. Une atteinte courante dans les courses d’endurance en raison du type d’activité musculaire concerné.

A photo of Gary McKee

Sa parfaite connaissance de ses limites a permis à Gary Mckee de réussir son défi.
PA Images/Alamy Stock Photo

Pour surmonter cette épreuve et aller jusqu’au bout, McKee aura eu besoin d’une grande force d’esprit. McKee parle de sa motivation à courir et a déclaré : « J’ai trouvé une raison de le faire. Si vous allez au fond des choses, en fait c’est juste moi contre la route et il n’y a qu’un seul gagnant. » Cet état d’esprit positif est d’ailleurs envisagé par des scientifiques comme pouvant réduire la sensation de fatigue pendant l’exercice.

Les apports de l’expérience

Il convient également de noter que McKee n’est pas un novice en termes d’ultra-endurance extrême. Il a ainsi réalisé de nombreux autres exploits qui lui ont permis de se préparer. En 2017, il a couru 100 marathons en 100 jours ; en 2021, il récidivait avec 110 marathons en 110 jours. Il a aussi réalisé de nombreux treks, pratiqué l’escalade, etc.

Cette expérience a pu été…

La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Matthew Slater, PhD Candidate, Anglia Ruskin University