Bouclier tarifaire, rénovation… Ce que prévoit le budget 2023

« Faire de la France le premier pays industrialisé à sortir des énergies fossiles. » Des ambitions, ils n’en manquent pas. Mais quels sont les moyens alloués ? C’était tout l’enjeu de la présentation du projet de loi de finances 2023 lundi 26 septembre en Conseil des ministres. Difficile de cerner l’ampleur de l’ambition écologique tant ce budget est teinté de mesures d’urgence liées à la guerre en Ukraine et les crises qui en découlent. Selon le gouvernement, le montant global des financements augmente, avec une hausse affichée de 15 %. Un chiffre invérifiable tant il agrège des budgets différents sur deux ministères (transition écologique et transition énergétique) quand il n’en existait qu’un seul lors du précédent quinquennat. Le cœur des financements de ces deux ministères va au bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie, reconduit un an de plus, pour limiter à 15 % la hausse des prix de l’énergie : 33 milliards pour la facture d’électricité et 11 milliards pour le gaz.

Lire aussi : Crise énergétique : le plan de Borne « limite la casse »

Si cette mesure est présentée comme sociale par le pouvoir, elle bénéficie en fait en priorité aux plus aisés, comme l’expliquait le cabinet Asteres. L’explication est simple : les riches consomment proportionnellement plus d’électricité et de gaz que les plus pauvres. Le gouvernement estime le coût de dispositif à 12 milliards.

En fait, son coût réel est de 45 milliards au total. La différence ? Ce sont les énergies renouvelables qui la financent. Car depuis que les prix de l’énergie sur le marché ont explosé, plus besoin de soutien public. En effet, quand le prix du marché est plus bas que le prix de rachat garanti par l’État, ce dernier verse de l’argent aux entreprises, en compensation. Mais le contraire est aussi vrai : les opérateurs doivent rendre de l’argent à l’État lorsque le prix du marché flambe, ce qui est le cas en ce moment. Cet argent est actuellement utilisé pour financer le bouclier tarifaire. Assez ironiquement, ces « non-dépenses » de l’État pour soutenir les renouvelables viennent, au moins pour un tiers d’entre elles, financer une subvention aux énergies fossiles.

Deux milliards de mesures ciblées pour les ménages modestes

Les mesures « ciblées » en faveur des plus pauvres représentent quant à elles moins de deux milliards d’euros : en plus du chèque énergie annuel, un chèque énergie exceptionnel sera versé d’ici la fin d’année 2022 pour 12…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Reporterre