Bourgeoisie et violence sexuelle : « La familia grande », Camille Kouchner

Ces dernières années, de nombreux scandales de violences sexuelles commises par des membres respectés et admirés de la classe bourgeoise ont éclaté, souvent des décennies après les faits. Leur point commun ? Le ralliement de toute une partie de cette classe à l’agresseur. L’agression sexuelle commise, à New York, par le président du Fond Monétaire International et « socialiste » français Dominique Strauss-Kahn envers Nafissatou Diallo, a mis en scène le peu d’émotion que les hommes de notre « élite » ont ressenti après ce que l’éditorialiste Jean-François Kahn a qualifié de « troussage de domestique ».

La même complaisance a entouré les actes d’abus sexuels sur mineurs pour lesquels le réalisateur américain Roman Polanski a fui son pays, tout en bénéficiant toujours de l’aura de ses admirateurs et des pontes du cinéma Français. En 2009, le philosophe Alain Finkielkraut le défendait en ces termes : « Polanski n’est pas le violeur de l’Essonne. Polanksi n’est pas pédophile. Sa victime (…) n’était pas une fillette, une petite fille, une enfant, au moment des faits ». Elle avait 13 ans.

La tolérance de classe qui entoure la pédocriminalité et les violences sexuelles en général s’est précisée avec l’affaire Gabriel Matzneff. Cet écrivain, très apprécié de la bonne société parisienne, écrivait des livres qui racontent ses relations avec des jeunes garçons et des jeunes filles. « Il m’arrive d’avoir jusqu’à quatre gamins – âgés de 8 à 14 ans – dans mon lit en même temps, et de me livrer avec eux aux ébats les plus exquis, » écrit-il dans Un Galop d’enfer, son journal publié en 1985. Il a fallu attendre la sortie du livre de l’une de ses victimes, Vanessa Springora, pour que cette pratique bien connue par ses éminents amis ne devienne un scandale. Auparavant, ses pratiques pédocriminelles étaient admises par l’élite littéraire du pays,

Auteur: Rédaction Frustration Mag
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