Koceila, 28 ans, est un stéphanois qui a entrepris un tour du monde à contre-courant du tout-confort : lent et débrouillard. Son but ? Retrouver l’essence du voyage, à savoir les gens, les imprévus, le souffle, la rencontre du réel dans toutes ses profondeurs et complexités…
Koceila nous a contactés pour nous partager un récit vivifiant et sensible sur l’apprivoisement de la lenteur dans nos voyages : une fenêtre sur l’extérieur comme une invitation à faire l’introspection de notre rapport au monde.
Habituellement, il écrit pour son blog sous le pseudonyme de JeanJeanSeBalade. Aujourd’hui, nous lui laissons carte blanche sur notre média pour transmettre un peu de respirabilité et de justesse, pied-de-nez à l’agitation pressante et abrutissante de notre ère.
Bourlingue et canicule…
Ouvrez la bouche, tirez la langue. Gardez la bien tendue à l’aide d’un pincement léger, mais ferme, de l’index et du pouce. Maintenant, saisissez, dans votre main libre, le couteau le plus tranchant de votre cuisine. Oui, c’est ça, celui-ci, dont vous êtes si fier et qui vous permet, à chaque fois, d’amorcer ces discussions aux dîners où Macron et la pluie ne suffisent plus à faire avancer les aiguilles de cette horloge en forme de grenouille.
Continuez la manœuvre en rapprochant, lentement, la fine lame de votre langue charnue. Plus lentement encore… Il faut que vous puissiez sentir le doute qui s’immisce dans vos nerfs mais pas assez solidement pour que l’adrénaline accumulée retombe et vous sauve. Intrigué mais convaincu, vous commencez à couper, plus facilement que prévu, le bout jadis gesticulant de votre langue. Ce bout, avec lequel vous arriviez à toucher votre nez ; ce bout qui vous permettait de jauger cette glace mangue-passion que vous alliez, dans tous les cas, croquer ; ce bout remuant, si pratique quand vous décidiez d’engager un baiser langoureux ou une grimace rigolote, ce bout-là est…
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Auteur: Sharon H.