Saint-Denis (Paris), reportage
Les chants des supporters ont résonné une dernière fois cette année dans les travées du Stade de France. Le 22 septembre au soir, la France a battu l’Autriche (2-0) dans le cadre de la Ligue des nations. La prochaine fois qu’elle jouera, ce sera à la Coupe du monde au Qatar, à partir du 22 novembre prochain. Au milieu de l’euphorie d’un soir de match au Stade de France, une question vient gâcher la fête : faut-il boycotter le Mondial au Qatar ?
Une « Coupe de l’immonde », comme la nomme Extinction Rebellion, qui organisait une action juste avant le coup d’envoi contre l’Autriche pour appeler au boycott. Ouvriers exploités et décédés, stades climatisés dans le désert, attribution obscure… Face à une compétition qui conjugue aberration écologique et scandale humanitaire, les fans de football sont partagés.
🔴 ACTION EN COURS AU STADE DE FRANCE ⚽
Les activistes de @CartonRougeQT & de #ExtinctionRebellion dénoncent le coût humain & écologique inacceptable de la #CoupeDuMonde #Qatar2022
INDIGNEZ VOUS face à la Coupe de l’immonde 🤬#CartonRougeQatar#FiersdetreBleus ou pas#FRAAUT pic.twitter.com/uZHXcLj7Ho
— Extinction Rebellion France 🐝🌺 (@xrFrance) September 22, 2022
« C’est un vrai problème écologique »
Aux abords du Stade de France, la majorité des supporters semble avoir conscience que la prochaine Coupe du monde, qui se déroulera au Qatar du 20 novembre au 18 décembre, ne sera pas comme les autres. « C’est nul ! » tranche tout de suite Fabrice quand on lui demande ce qu’il en pense.
Quelques mètres plus loin, Gérald, venu voir le match avec son ami Jean-Claude, explique : « Une Coupe du monde l’hiver, ce n’est pas une vraie Coupe du monde. » La compétition se jouera exceptionnellement en fin d’année à cause des fortes températures au Qatar en été.
Plus encore, aucun n’ignore le désastre humain lié à cette compétition. Plus de 6 500 ouvriers sont décédés en construisant les infrastructures, la plupart étant des migrants venus d’Inde, du Pakistan, du Népal, du Bangladesh et du Sri Lanka. « C’est limite de l’esclavage », souffle Bryan. Pour beaucoup, il s’agit en effet de travail forcé ou non payé, comme l’a révélé une enquête de Mediapart. L’aberration écologique, elle, est aussi dans la tête des supporters. Des stades climatisés dans le désert ? « C’est un vrai problème écologique », ajoute-t-il. Son ami Brice, lui, tient à nuancer : « Je pense que nous ne…
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Auteur: Esteban Grépinet Reporterre