BPI France : banque publique, intérêts privés – L’État livre la santé aux financiers (3)

Retrouvez les deux premiers épisodes de notre enquête : Le cadeau de l’État à Amazon (1) et Le grand gâchis industriel (2)

Depuis 2020, la Banque publique d’investissement vole au secours de sociétés du CAC 40. En début d’année, elle annonce fièrement la création de Lac d’argent, un fonds d’investissement visant à soutenir les groupes français cotés en bourse. Objectif affiché : les accompagner dans les « transitions technologiques et environnementales », selon sa communication, et les protéger contre l’appétit des « fonds activistes » étrangers. À terme, la banque espère lever 10 milliards d’euros. 

Elle a déjà rassemblé 4,2 milliards d’euros provenant de différents investisseurs : de grands assureurs français comme AXA, Covéa ou CNP Assurances, des grands groupes et gestionnaires de fortune comme Financière Dassault, Orange ou Unibel mais aussi… des fonds souverains étrangers. Celui d’Abou Dabi, – l’un des gouvernements des Émirats arabes unis – Mubadala Investment Company, est le premier à abonder à hauteur d’un milliard d’euros. 

Fin février 2020, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire est accueilli en grande pompe par le prince héritier d’Abou Dabi pour assister à la signature du protocole entre Nicolas Dufourcq, le directeur général de Bpifrance, et Waleed Al Mokarrab Al Muhairi, le directeur général adjoint de Mubadala. « À travers notre partenariat avec Bpifrance et notre engagement dans le fonds LAC 1, nous aurons accès à des entreprises exceptionnelles générant des rendements attractifs », se réjouit ce dernier. Le « signe d’une relation de confiance forte et durable entre nos deux pays », se félicite le ministre. 

Le choix d’encourager l’investissement du fonds souverain dans des entreprises françaises n’est pas anodin. En plus des manquements aux droits de l’homme relevés par Amnesty International, les Émirats arabes unis sont entrés en mars dernier dans le top 10 des paradis fiscaux de l’ONG britannique Tax Justice Network. 


Le 24 février 2020, le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire et le patron de la BPI, Nicolas Dufourcq, sont reçus par le prince héritier d’Abou Dabi et le Directeur du fonds Mubadala. Source : Images du Ministère.

Monarchies pétrolières et finance totale

Bpifrance, qui n’a pas souhaité répondre aux questions du Média, est en discussion avec d’autres fonds souverains des pays du Golfe, comme l’a indiqué Nicolas Dufourcq, sans dévoiler les pays…

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Auteur: Le Média