Brésil : les choix politiques ont des effets massifs sur la déforestation

13 septembre 2021 à 09h25,
Mis à jour le 13 septembre 2021 à 14h50

Durée de lecture : 4 minutes

Monde
Forêts tropicales

En Amazonie, une forte volonté politique est efficace pour empêcher les feux de forêt d’origine anthropique, mais… les bénéfices peuvent en être perdus rapidement si l’on relâche l’effort. Telle est la conclusion d’une équipe internationale de chercheurs, qui a analysé les feux de forêt volontaires dans le bassin amazonien sur vingt ans grâce aux images satellites de la Nasa (Modis burned area), et leurs contrecoups sur la biodiversité. L’étude, intitulée Comment la dérégulation, les sécheresses et les incendies impactent la biodiversité amazonienne, a été publiée dans Nature début septembre.

À partir de 2008 et jusqu’en 2018, une série de mesures politiques prises par le gouvernement brésilien a permis de réduire significativement la déforestation et les feux de forêt. En 2019, date à laquelle Jaïr Bolsonaro est arrivé au pouvoir, l’assouplissement des politiques environnementales a inversé cette tendance. Durant les deux premières années du mandat de M. Bolsonaro, à la suite de changements législatifs, le nombre moyen de procédures ayant débouché sur le paiement d’une amende pour des atteintes à la végétation dans les États de l’Amazonie légale a chuté de 93 % par rapport à la moyenne des quatre années précédentes. Selon l’Institut national de recherches spatiales (INPE), 73 000 incendies ont été enregistrés au Brésil entre janvier et août 2019, dont la moitié dans la forêt amazonienne, représentant ainsi une augmentation de 60 % par rapport aux trois années précédentes. Selon l’étude, entre 4 259 et 10 343 km2 sont partis en fumée durant la même période, soit une perte colossale pour la biodiversité associée à ces écosystèmes forestiers.

Certes, la fréquence de ces incendies augmente à cause du réchauffement climatique et des sécheresses récurrentes. Mais les chercheurs sont formels : l’augmentation en 2019 des feux de forêt est majoritairement due aux activités humaines. Les feux de forêt sont pour la plupart liés à une volonté d’accroître les champs de culture, dont le soja. Même si, paradoxalement, déforester pour planter est contre-productif, comme l’a montré une étude précédente. La perturbation du microclimat local par la disparition de la forêt diminue en effet la productivité des cultures de soja adjacentes.

Ces feux de forêt ont par la suite diminué à partir du mois…

La suite est à lire sur: reporterre.net
Auteur: Théo Tzelepoglou Reporterre