Brésil : les luttes paysannes et l’utopie possible — Carolina MOTOKI

Quand cette conférence a été prononcée dans le cadre de l’atelier de la Commission Pastorale de la Terre (CPT) au Forum Populaire de la Nature (juin 2020 NDT), 200 familles qui travaillent et produisent de la nourriture sur les terres ensanglantées du massacre de Pau D’Arco auraient pu être expulsées la semaine suivante (En 2017, neuf travailleurs et un ouvrier ont été torturés et assassinés par la police civile et militaire dans la zone de la ferme Santa Lucia, revendiquée par la famille Babinski dans le sud du Pará). La Cour de [la municipalité de] Rédemption avait accordé une injonction de reprise de possession à exécuter en pleine quarantaine. Le juge du tribunal agraire de Marabá a suspendu la décision tant que dure le danger de contamination par le nouveau coronavirus.

Le massacre de Pau D’Arco fait partie des chiffres recueillis dans le cadre du très important travail de documentation sur les conflits sur le terrain que la CPT mène depuis le milieu des années 80. Chaque année, une brochure est publiée avec des données recueillies par des agents répartis dans tout le Brésil.

À chaque publication, on discute beaucoup de la manière dont se déroulent les conflits et de leur relation avec la conjoncture politique : s’il y a eu expansion ou réduction, dans quelles régions ils ont prédominé, s’il y a eu plus ou moins de meurtres. La question est la suivante : si le gouvernement Bolsonaro contribue à l’escalade de la violence dans les campagnes, comment cela se produit-il en pratique ?

Au-delà de ces analyses, qui sont fondamentales, les données indiquent qu’il y a toujours violence. Depuis que la CPT a commencé ce travail, il n’y a pas eu de période de trêve et de paix dans les campagnes – l’intention ici n’est pas d’alléger le fardeau de qui que ce soit ; il y a de mauvais moments et il y a…

Auteur : Carolina MOTOKI
La suite est à lire sur : www.legrandsoir.info