Brigade antirelous, numéro antiagressions… les Zad contre les violences sexuelles

Lola avait 19 ans quand un homme de la « zone à défendre » (Zad) du Carnet, en Loire-Atlantique, l’a agressée sexuellement dans son sommeil. C’était en novembre 2020. Elle passait alors la nuit dans la caravane de Coyotte, une connaissance, afin d’éviter la présence d’un homme alcoolisé. Une fois endormie, elle est réveillée à plusieurs reprises par Coyotte lui caressant l’entrejambe, un sein, puis son bas-ventre.

Les Zad n’échappent pas aux violences sexuelles, endémiques dans nos sociétés. Mais plusieurs lieux travaillent à déconstruire les dominations, à travers une multitude d’initiatives : numéro de téléphone « urgence agressions », cabane en mixité choisie (sans hommes cisgenres), équipe « antirelous » ou encore manifeste contre les violences sexistes à lire à l’arrivée… « Nous avions instauré ce que nous avons appelé le “Aouch” », détaille, par exemple, Fouzia. Cette personne non-binaire a passé plus de quatre mois sur la Zad de la Colline, en Suisse, un lieu en lutte contre une carrière de ciment expulsé en 2021. « En gros, il s’agissait d’un mot que n’importe qui pouvait dire si iel se trouvait en situation d’inconfort dû à un comportement sexiste ou macho, allant d’une trop grande prise de place d’un gars alcoolisé sur le dancefloor à des attouchements ou agressions. La personne à qui le “Aouch” était destiné devait répondre “je t’entends” et se retirer. » La technique est un succès : « Ça a marqué plus d’une personne venue sur la Zad », se souvient Fouzia. Sur la question du sexisme, la Colline semble particulièrement avancée. « Un manifeste contre les violences sexistes, sexuelles et queerphobes a été très vite écrit et nous avons fortement recommandé à chaque personne arrivant sur la Zad de le lire », détaille Fouzia.

À Notre-Dame-des-Landes, les personnes victimes peuvent appeler un numéro « urgence agressions », ouvert lors de soirées ou d’événements importants, comme le festival Zadenvies en août 2020, qui a rassemblé des milliers de personnes. « Le numéro était visible à plusieurs endroits pour que des personnes dans l’entourage d’une agression sexiste, raciste, homophobe, transphobe puissent rapporter les faits, demander du soutien », précise un communiqué de la Zad publié sur son site en janvier 2021. Lola est aussi passée par Notre-Dame-des-Landes et se souvient du dispositif : « Des filles se relaient pour y répondre », précise-t-elle. « Une équipe de…

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Auteur: Reporterre