Brut Butcher affiche son sexisme au dos de ses employés

 

Trois ans que cela dure. Et enfin un rassemblement samedi 13 février à Saint-Étienne devant un restaurant de burger Brut Butcher pour que cela cesse. L’enseigne fait porter à ses employés polyvalents des tee-shirts aux inscriptions dégradantes et à caractère sexuel.

 

« A poêle les dindes ». C’est une des inscriptions figurant au dos des tee-shirts des employés de la chaîne de burger basée à Saint-Étienne, qui compte 26 restaurants en France. Mais ce n’est pas la seule. À la place, les employés peuvent porter une tenue de travail avec le slogan publicitaire « Il faut se la farcir », ou bien « Un resto très cochon », ou encore « Il est chaud rizo ».

Et cela dure depuis trois ans, malgré des protestations, parfois anciennes. « J’ai demandé un autre tee-shirt, mais on m’a répondu qu’on ne les donnait pas comme pas, surtout pour une raison aussi débile », explique une salariée souhaitant conserver l’anonymat. Cela fait des années que son quotidien de travail est rythmé d’allusions sexuelles de clients pendant son service. Elle ne compte plus les fois où, portant le tee-shirt « Il faut se la farcir », elle a eu droit en tournant le dos aux clients pour préparer leur commande à un : « j’aimerais bien voir ça ». « On ne sait pas plus si on travaille dans un restaurant ou dans autre chose », dénonce la salariée. Sans compter que les commentaires ne s’arrêtent pas à la porte de Brut Butcher. La jeune femme témoigne aussi de remarques déplacées en dehors de son travail, lorsqu’elle croise certains habitués du restaurant dans d’autres lieux. Évidemment, elle n’est pas la seule.

 

Brut Butcher savait

 

De nombreuses salariées se taisent, explique Kheira, nouvellement élue en septembre 2020 au comité social et économique (CSE) de Brut Butcher. À la place, elles encaissent. Les filles « me disaient qu’elles avaient peur de se faire virer si elle l’ouvrait », mais après l’élection, elles m’ont demandé d’intervenir pour faire retirer ces tee-shirts. Les élus du CSE réclament donc à leur direction le retrait des tenues de travail contestées. Ils…

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Auteur: Stéphane Ortega