On passa du fascisme fossile au fascisme atmosphérique. L’alliage de l’extractivisme et de la droite dure se diffusa partout, au fur et à mesure que les gaz à effets de serre se répandaient, infectant jusqu’à l’informatique en nuage. Les intelligences artificielles déversèrent une pluie de farces qui sentaient l’ozone. Tout le monde – ou presque – inhala le composé hybride, qui mêlait nombres et dioxyde de carbone, suggestions d’achats et fumées d’incendie. Quelque chose de grotesque apparut.
Au début, les sociaux-démocrates s’étaient pincé le nez, ressortant du tiroir des discours moisis sur les « Droits » de l’Homme, puis faisant des recommandations sur les petits gestes de l’écologie (par exemple : ne pas accueillir la misère du monde, fermer les frontières aux migrants, détruire la Jungle de Calais, etc.). Comme, en même temps, ils s’en prenaient à l’Islam, la droite dure leur avait semblé avoir du bon, et la gauche des sociaux-démocrates s’était dit aussi que la droite dure n’était pas sans attraits. Et puis, l’extractivisme, c’était tout de même aussi l’accumulation – d’argent, d’avenir semblable au passé ou pas trop divergent, de ruines avec climatiseurs, de géopouvoir. Donc, tout compte fait, les sociaux-démocrates de gauche avaient inhalé sans trop de déplaisir.
Ils en redemandaient désormais. C’était comme une drogue. Ils avaient besoin de leur dose d’AtmoF©. Maintenant c’était vendu en pharmacie, en dose plus concentrée que dans l’atmosphère. Les franges les plus accros des sociaux-démocrates voulaient à présent accélérer l’extraction, accélérer l’exploration d’énergie extrême – « Le changement climatique maintenant ! » étaient leur slogan. Même la guerre ça peut aider, disaient-ils. La géoingénierie était à l’étude. Commissionné par le parti unique Socialisme & Sécurité, le Groupe d’Experts sur l’Accélération du…
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Auteur: dev