Ça y est ! La pêche électrique est interdite en Europe

2 juillet 2021 à 14h47,
Mis à jour le 2 juillet 2021 à 15h19

Durée de lecture : 4 minutes

Pêche
Europe

Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), reportage

Tourteaux, homards, blancs de seiche, bulots : à l’entrée du quai Gambetta, à Boulogne-sur-Mer près de Lille, les aubettes exposent la pêche du jour sous le cri des mouettes et des goélands. En arrière-plan, à intervalles réguliers, un bateau entre ou sort du premier port de pêche français.

Ici, l’association Bloom, qui œuvre à la conservation marine, a donné rendez-vous le 1er juillet en début d’après-midi aux journalistes pour une conférence de presse. À une semaine de la fête de la mer, elle tenait à marquer le premier jour de l’interdiction de la pêche électrique en Europe, pour laquelle elle s’est battue pendant plusieurs années. Younous Omarjee, eurodéputé La France insoumise engagé de longue date sur le sujet, tenait à être présent. « Notre victoire démontre qu’il n’y a pas de fatalité contre les grandes multinationales et l’industrie de la pêche, et que les politiques et les citoyens peuvent reprendre le pouvoir », a-t-il déclaré. Si la lutte a payé, c’est qu’« il y avait la convergence d’enjeux majeurs écologiques mais aussi sociaux : s’il n’y a plus de poissons, il n’y a plus de pêcheurs ».

La pêche électrique est en effet trèsà intervalle régulier efficace et met en danger les ressources halieutiques et la biodiversité marine. Elle consiste à envoyer des décharges dans les sédiments à l’aide d’électrodes, afin d’en déloger les poissons plats qui y sont enfouis. Interdite une première fois en Europe en 1998, elle a été par la suite réintroduite à titre dérogatoire.

Les ressources halieutiques sont détruites par des méthodes de pêche agressives. © Julia Druelle/Reporterre

« À Boulogne, nous avons observé la disparition des ressources », a confirmé Stéphane Pinto, vice-président du comité des pêcheurs des Hauts-de-France présent à la conférence de presse. « Quand la pêche électrique s’est accentuée, le poisson a disparu. Ce qui est principalement pêché ici, et représentait 80 % du chiffre d’affaire des bateaux, c’est la sole. En 2012, ici, la sole, c’était dix millions d’euros. Aujourd’hui, c’est à peine trois millions. » En Boulogne et Dunkerque, « il reste 35 fileyeurs, nous étions 70 il y a dix ans. Nous avons subi une dizaine de plans de sortie de flotte ces dernières années, avec autant de bateaux envoyés à la casse et une…

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Auteur: Reporterre