Cabinets de conseil : quand l’État dépense 1 milliard d’euros pour démanteler le service public

Au terme d’une enquête particulièrement fournie, la sénatrice communiste Eliane Assassi a dénoncé le recours de plus en plus important de l’État à des cabinets de conseils privés. Dans son rapport remis au Sénat le 17 mars dernier, l’élue a estimé à plus d’un milliard d’euros, dont 247 millions uniquement pour le conseil en stratégie, les contrats passés entre les cabinets privés et l’État en 2021. Un constat qui pose question sur le rôle de nos administrations et l’influence de ces cabinets auprès de l’État. Dans le rapport du Sénat un nom désormais connu revient continuellement, celui de McKinsey & Company. Un décryptage de Florian Grenon.

« Je ne suis pas persuadé que sous ce quinquennat il y ait eu moins de contrats (avec des cabinets privés) que sous certains autres, y compris de ceux qui nous attaquent aujourd’hui » a expliqué Emmanuel Macron dimanche. 

Pourtant, en janvier dernier, l’Assemblée Nationale alertait déjà via un rapport d’information : « l’externalisation au sein des administrations publiques s’est accrue depuis plusieurs années ». Entre 2018 et aujourd’hui, les dépenses auprès de cabinets de conseil ont doublé.

Le recours à un cabinet privé est « devenu un passage obligé », pour la totalité des réformes administratives voulues par Emmanuel Macron. « Toute l’administration est concernée, des directions des ministères au rectorat de Versailles » indique le rapport du Sénat. 

A titre d’exemple, en 2019, l’État français a dépensé plus de 814 millions d’euros en conseil d’après la FEACO, Fédération européenne des associations en conseil en organisation. Cette même année, Bercy avait dépensé 32.2 millions d’euros en conseil, le ministère de l’Intérieur 27 millions. Un an plus tard, en 2020, Bercy dépensait 37,1 millions et l’Intérieur 33. 

Selon le rapport du Sénat, si l’on prend uniquement les dépenses des ministres en conseil, le montant est passé de 379,1 millions d’euros en 2018 à 893,9 millions d’euros en 2021. Au total, l’État a dépensé plus d’un milliard d’euros en conseil cette même année. 

« Une estimation minimale car les dépenses des opérateurs sont en réalité plus élevées. Si la commission d’enquête a interrogé ceux dont le budget était le plus important (Pôle emploi, Caisse des dépôts et consignations, etc.), l’échantillon ne représente que 10 % du total des opérateurs » selon le Sénat. 

Si l’on compare avec nos voisins…

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Auteur: La Relève et La Peste