Canada : après la tempête, comment déneiger écolo ?

Après la tempête, un homme déneige, à Toronto, au Canada, le 17 janvier 2022. – © Cole Burston / AFP

Monde

Montréal (Canada), correspondance

Près de cinquante centimètres de neige sont tombés sur Ottawa, dans l’est de l’Ontario, en moins d’une journée, lundi 17 janvier. Soit l’une des dix plus importantes tempêtes enregistrées à l’aéroport de la ville. À Toronto, des automobilistes ont dû patienter neuf heures sur l’autoroute et des centaines de bus sont encore bloqués dans la neige. « Un vrai désastre », pour Doug Ford, le Premier ministre de la province. Caméra braquée sur lui, il a même passé une partie de sa journée à aider, pelle en main, les automobilistes restés coincés dans les tas de neige.

Les jours de tempête hivernale au Canada, le ballet est rigoureusement orchestré. Le soir même, quand la neige est encore fraîche et légère (et que les enfants croisent les doigts pour que l’école soit fermée le lendemain), les voisins sortent de grandes pelles et commencent à la soulever en cadence. Le lendemain, n’y pensez pas, elle s’est déjà bien alourdie par le gel de la nuit. C’est ensuite aux déneigeuses, avec lesquelles les particuliers signent des contrats, d’entrer dans la danse pour venir déblayer les entrées privées, tandis que les engins municipaux s’affairent, eux, à déneiger la chaussée.

La facture salée du déneigement pour l’environnement

En quelques heures à Montréal, la plupart du temps, les grands axes sont libres et les plus petits suivent les jours d’après. Il faut dire que le budget municipal consacré au déneigement est gargantuesque : 178 millions de dollars canadiens en 2020 (soit 125 millions d’euros), et la facture dépasse certaines années les 200 millions. À titre de comparaison, Le Monde avait calculé en 2018 que les 6 000 tonnes de sel achetées par Paris chaque année coûtent environ 100 000 euros (le prix des saleuses et déneigeuses n’avait pas été quantifié).

Cette danse des déneigeuses a aussi un coût écologique monstre. Elles peuvent émettre près de 150 kilogrammes de CO2 en deux heures, soit l’équivalent d’une voiture citadine qui roulerait cinq fois plus de temps. Et lorsque la couche de neige est épaisse, les camions s’ajoutent. En 2019, la ville estimait à 50 000 le nombre de trajets de camions nécessaires pour aller décharger la neige — notamment dans des carrières — lorsque la…

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Auteur: Alexis Gacon Reporterre