Cancers des enfants, le suivi est défaillant

Pourquoi l’enregistrement exhaustif des cancers en Poitou-Charentes depuis 2008 n’a-t-il pas permis de déceler les clusters récemment révélés autour de La Rochelle ? Il a fallu attendre un financement privé, celui de la Ligue contre le cancer de Charente-Maritime, pour que le Registre des cancers de Poitou-Charentes puisse lancer des analyses de ses propres données sur le département. Publiée fin mars 2025, la dernière étude montre les sur-risques de cancers chez les 0-24 ans dans plusieurs communes.

Le directeur du Registre général des cancers de Poitou-Charentes, le docteur Thomas Systchenko, nous explique que, si le registre déclare bien aux autorités sanitaires chaque année le nouveau nombre de cas de cancers dans la région, il n’a pas les moyens de les analyser : « Le financement de la Ligue contre le cancer nous a permis de travailler près de deux mois pour conduire ce travail. »

Près de 4 fois plus de cas qu’attendu

Entre 2008 et 2017, sept cancers se sont déclarés chez les moins de 24 ans à Saint-Rogatien (2 400 habitants), contre 1,8 « attendu » d’après les statistiques nationales. Cette situation est connue depuis 2018. Jean-Marie Piot, président de la Ligue contre le cancer Charente-Maritime, raconte que, depuis sept ans, la Ligue finance des études sur Saint-Rogatien qui « confirment un excès de risque de cancers pédiatriques dans la zone ». Sans qu’une décision des autorités sanitaires compétentes n’ait été prise, malgré la forte mobilisation des parents d’enfants malades.

« Cette année, on a décidé d’élargir l’analyse des données à l’ensemble du département », raconte Jean-Marie Piot. Bien leur en a pris, puisque deux autres zones ont été identifiées. Un autre cluster de cancers dans la commune proche de Saint-Vivien (1 400 habitants), où le nombre de cas est de 5, contre 1,1 « attendu » sur la même période. Et une concentration de 54 cas…

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Auteur: Magali Reinert