Candidatures pour 2022 : 50 nuances de bourgeoisie

Il n’y a plus d’actualité politique en France, il y a l’actualité des déclarations de candidatures pour 2022. Anne Hidalgo annoncera la sienne entre 9h48 et 11h36 le dimanche 12 septembre s’il fait moins de 25 degrés. Aux primaires écologistes, Jadot a été mis en PLS par Piolle qui tente de juguler la hype Rousseau. Arnaud Montebourg y va, même s’il avait dit en juin qu’il n’y allait pas, faute de fric. Entre temps sa levée de fond auprès de ses potes patrons a du marcher. Il nous propose d’ailleurs d’élire le premier président « entrepreneur » (mot bourgeois pour « patron »). On a déjà essayé le président haut fonctionnaire, le président apparatchik et le président banquier. Pourquoi ne pas essayer un président « entrepreneur » au au point où on en est ?

Les présidentielles en France, c’est 50 nuances de bourgeoisie. Quand on est un cadre friqué vivant à Paris, ces élections doivent être carrément excitantes : c’est comme si l’on vous proposait de choisir entre 10 facettes de votre propre personnalité. Car oui, chez le petit et grand bourgeois moyen coexistent des tas de caractères et d’idéologies différentes, ayant toutefois pour point commun le respect de l’ordre capitaliste établi :

  • Le bourgeois écolo des petits gestes du quotidien, qui achète en vrac (pardon, dont la femme achète en vrac), roule en velib et ruine tous ses « efforts » en un seul décollage d’Airbus à destination de Mykonos. C’est le bourgeois « éco-anxieux », qui s’insurge que les pauvres s’achètent encore des télés, lui qui n’en a pas – vous entendez, PAS – même s’il a un Ipad pour le salon et un autre pour la chambre, 5 enceintes connectées dans la salle de bain (Léa Salamé en stéréo bébé) et deux smartphones pour séparer vie pro/vie perso. Cette personnalité bourgeoise a un faible pour Hidalgo ou Jadot.
  • Mais le bourgeois se sent aussi cool, « de gauche », il a déjà voulu être Che Guevara la veille de son entrée à HEC et penche la tête de temps en temps en pensant aux pauvres. Lui veut voter socialiste, s’occuper des petites gens mais avec « pragmatisme » et sans creuser le déficit. Ce caractère bourgeois bien ancré votera Montebourg.
  • Le bourgeois libéral, qui pense quand même que dans la vie quand on veut on peut merde, moi je me suis bougé le cul, j’ai pas attendu que ça me tombe tout cuit dans la bouche moi, mes arrière-arrière-grands parents étaient métayers dans la Somme je crois, je suis un transfuge de classe…

La suite est à lire sur: www.frustrationmagazine.fr
Auteur: Rédaction Frustration Mag