Canicule et vents violents : en Grèce, les feux se multiplient

Athènes (Grèce), correspondance

Au cinquième jour consécutif de lutte contre l’incendie faisant rage dans le parc national de Dadiá, dans l’Évros (nord-est de la Grèce), Sylvia Zakkak, biologiste du site, tente de rester optimiste, malgré le paysage de désolation qui se tient devant elle. « Le mal est fait sur une grande partie de la forêt, mais notre priorité à présent est de protéger les nids des vautours moines qui ont pour le moment été épargnés », indique-t-elle à Reporterre. Écosystème unique dans la région et classé zone Natura 2000, le parc national de Dadiá, l’un des plus grands du pays, abrite pas moins de 166 espèces d’oiseaux, dont 36 des 39 espèces de rapaces diurnes d’Europe et 3 des 4 espèces de vautours européens.

Le site abrite aussi l’unique colonie de vautours moines des Balkans, qui y ont installé leurs nids. Si les vents semblaient cléments, lundi 25 juillet, et se dirigeaient à l’opposé des nids de ces rapaces classés dans la liste rouge des espèces menacées par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’équipe du parc reste prudente. « Le vent peut brutalement tourner, à n’importe quel moment », s’inquiète la biologiste. « Si cette colonie est détruite, l’espèce va avoir de grandes difficultés à s’en remettre et risque de disparaître définitivement des Balkans. » 

L’action combinée de la sécheresse, des vents forts et de la canicule favorise énormément les départs de feu. © Parc national du delta de l’Évros et de Dadiá

À Dadiá, où 320 pompiers sont mobilisés et où plusieurs villages ont été évacués, au moins 2 500 hectares de ce « poumon vert » ont déjà brûlé depuis le début de l’incendie, qui s’est manifesté jeudi 21 juillet, selon les dernières estimations de l’Observatoire national des feux de forêt. « À vue d’œil, au moins un quart de “l’espace cœur” du parc, la zone la plus protégée du site, a été détruit. Nous attendons avec appréhension le bilan définitif », confie Sylvia Zakkak.

« C’est une lutte difficile, une lutte pour assurer la survie de cet écosystème exceptionnel », a indiqué de son côté, dans un communiqué de presse, Christos Stylianidis, ministre grec de la Crise climatique et de la Protection civile. « Après cette lutte difficile, les experts devront se pencher sur la question de la réparation des dommages provoqués par l’incendie. Il faudra surtout réfléchir à la résilience de cet écosystème pour…

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Auteur: Reporterre