« Il fait beau, c’est l’été, il faut arrêter de se plaindre », lançait le chroniqueur des « Grandes gueules » Emmanuel de Villiers, le 30 juin, sur le plateau climatisé de RMC. Ce lundi-là, la France, en pleine canicule, passait sa nuit puis sa journée les plus chaudes jamais enregistrées pour un mois de juin.
Cette sortie de route est loin d’être isolée et témoigne de la médiocrité de certaines chaînes d’information en continu en terme de couverture de la vague de chaleur. Sur CNews, le 1er juillet, pour l’animateur Pascal Praud, la canicule n’était pas un fait grave puisqu’elle ne durait que quelques jours. La journaliste Eugénie Bastié a bien tenté de lui expliquer que la fréquence des canicules allait augmenter, selon les prévisions des scientifiques. Le présentateur, irrité, s’est contenté de répondre qu’il n’aimait pas prévoir.
Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) sont effectivement clairs : l’accroissement des vagues de chaleur est scientifiquement validé dans presque toutes les régions du globe.
Comment expliquer ce déni climatique en direct à la télévision ? Pour la chercheuse Nataly Botero, qui travaille sur la médiatisation des problèmes écologiques, ces discours représentent un déni systémique. « Rien ne fait preuve à leurs yeux. Ni les études scientifiques, ni l’expérience de la canicule », dit-elle. Leur objectif : rassurer leur public, suivre une ligne éditoriale, et décrédibiliser les écologistes.
Les écologistes, boucs émissaires
Zappons sur le « Duel du dimanche » du 29 juin, diffusé sur BFMTV, avec Robert Ménard, maire d’extrême droite de Béziers (Hérault), et Franz-Olivier Giesbert, éditorialiste au Point — qui qualifie les écologistes d’« escrologistes ». La séquence était titrée, durant quelques minutes, « Canicule : l’écologie, ça commence à bien…
Auteur: Louise Mohammedi