Cannabis, cocaïne, MDMA… L'analyse des drogues, un outil de prévention pour « savoir ce que l'on consomme »

Les associations d’usagers de cannabis, les associations de prévention, et même l’organisme officiel de l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT) donnent l’alerte : du cannabis frelaté circule en quantité non négligeable en France depuis plusieurs mois. Il contient des « cannabinoïdes de synthèse », pulvérisées sur le support végétal. Problème : il est difficile de les différencier des produits habituellement vendus et ces produits de synthèse « provoquent des effets différents, plus puissants, pour des doses inférieures et difficiles à maîtriser », explique l’OFDT.

1,5 million de personnes consomment régulièrement du cannabis en France, selon les chiffres officiels, 900 0000 tous les jours, et 18 millions en ont déjà consommé au moins une fois. « Nous recevons des coups de fil toutes les semaines à ce sujet, des personnes usagères de cannabis, parfois depuis longtemps, qui d’un coup connaissent des effets terribles, et se demandent si c’est le fait d’un produit adultéré », a constaté Grégory Pfau, docteur en pharmacie spécialiste en addictologie, coordinateur de plusieurs programmes de réduction des risques en région parisienne. L’association d’usagers NORML (Association pour la réforme des lois sur le cannabis) a aussi émis six alertes sur du cannabis frelaté en circulation depuis septembre 2020, à Nevers, Bordeaux, Lyon, dans les Yvelines… « Ces cannabinoïdes de synthèse peuvent être très fortement dosés et mal répartis sur le produit fini, donc dangereux », précise Alexandre, bénévole à l’association.

Quand NORML a reçu la première alerte d’un usager à Nevers, elle l’a elle-même transmise au « Système d’identification national des toxiques et substances », appelé Sintes. Ce dispositif officiel vise à « documenter la composition des produits circulants, illicites ou non réglementés ». Sintes, créé en 1999, analyse la composition de produits à partir des saisies des services de police, mais aussi à partir des substances collectées auprès des usagers via des associations comme NORML ou des structures médico-sociales (comme les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues, les Caarud, ou les centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie, Csapa). Dans le cas des soupçons sur le cannabis de cet automne, « l’analyse de Sintes a confirmé la présence du néo-cannabinoïde potentiellement dangereux », précise Alexandre.

Une loi pour…

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Auteur: Rachel Knaebel