Cantines solidaires, squats et budget participatif : alternatives contre la gentrification dans le Paris populaire

Une centaine de militants écologistes investissent le quartier Sainte-Marthe dans le 10e arrondissement de Paris pour mettre en place un camp climat. Plusieurs collectifs sont à l’origine de l’initiative, dont Youth for Climate et Désobéissance Écolo. Ils se mobilisent contre la gentrification du quartier – qui, avec l’augmentation des prix de l’immobilier, oblige les personnes au revenus modestes à s’éloigner des centre-villes – et pour rappeler l’urgence écologique. C’était il y a un an, le 26 septembre 2020.

À l’issue de ce camp, deux squats ouvrent coup sur coup. Le premier s’appelle le H. Le second, est baptisé L’Arche. « Ces squats permettaient aux gens et aux habitants de sortir de la solitude, explique Thomas*, un militant de Youth for Climate. Outre les maraudes, épiceries solidaires et autres activités organisées au sein de ces lieux, leur présence se veut aussi un contrepoids à la spéculation immobilière qui menace. Des squats, c’est subversif, ce n’est pas forcément très attractif pour les opérateurs immobiliers. »

L’Arche est expulsée le 4 janvier 2020. Deux autres squats, le Nord et le Château, tentent de voir le jour mais sont expulsés presque aussitôt. Les activistes sont poursuivis en justice (lire notre article sur le sujet). Malgré cela, la lutte ne s’interrompt pas et perdure de manière protéiforme dans le quartier de Sainte-Marthe.

« Ce que les riches mangent, les pauvres le mangent aussi »

Fin octobre 2021, comme tous les mardis depuis l’été, le groupe « Initiatives de développement local » (IDL) organise son épicerie solidaire devant la maison de quartier. Des fruits, des légumes, des accras fait maison, tout est distribué à prix libre. Le rendez-vous a été lancé par François et Fabrice.

« J’étais beaucoup à l’Arche, puis une fois qu’il a été expulsé, avec François on a tenu le H pendant de longs mois, dit Fabrice. On s’est demandé comment continuer ces actions de solidarité qui étaient indispensables en pleine crise sanitaire. Alors on a redoublé d’énergie. » Au sein du H, puis avec la création d’IDL, les distributions alimentaires sont devenues pérennes.

Aujourd’hui, le dispositif est bien rôdé. IDL est enregistré en tant qu’association, ce qui lui permet de construire des partenariats dans le quartier, comme avec Dena’ba, autre association locale créée par des mères, et de préparer de nombreux repas chaque semaine, qu’IDL distribue ensuite lors des maraudes. « On a vu qu’IDL…

La suite est à lire sur: basta.media
Auteur: Pierre Jequier-Zalc