Il semblerait qu’il y ait, pour les autorités françaises, des crimes inacceptables et d’autres qui, bien que tout aussi abominables, sont plus tolérables – et, de fait, beaucoup mieux tolérés. Depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, comme on sait, la France, à fort bon droit, n’a jamais cessé de dire – puis de redire, puis de redire encore – l’effroi et l’indignation que lui inspiraient les crimes perpétrés dans ce pays par les armées russes. On se rappelle qu’au mois de mars dernier Emmanuel Macron avait encore accusé Vladimir Poutine de vouloir « soumettre la nation ukrainienne par la force ».
On se rappelle que le chef de l’État français avait surtout trouvé des mots extrêmement forts et précis pour déclarer : « L’agression russe a conduit à une systématisation des crimes de guerre contre l’Ukraine et contre sa population. » Puis : « Aucune exaction, aucune violation du droit international, aucun crime de guerre ou crime contre l’humanité ne doit être oublié. Car il n’y a pas de paix sans justice. » Et on se rappelle qu’il avait ensuite demandé, pour que ces crimes soient jugés, la création d’une « instance disposant d’une légitimité internationale suffisante, et qui joue un rôle complémentaire par rapport aux outils internationaux déjà en place » – qu’il trouvait donc insuffisants.
Emmanuel Macron n’accuse personne de vouloir ‘soumettre’ les Palestinien·nes de Gaza ‘par la force’.
Très bien. Mais à Gaza, depuis un mois, plus un jour ne s’écoule sans que l’armée israélienne ne perpètre de nouvelles atrocités. Elle cible, en vrac – et sous le couvert, toujours, de l’éradication du terrorisme : des immeubles d’habitation, des camps de réfugiés, des écoles, des ambulances, des hôpitaux… Elle massacre des civil·es, par milliers. Des enfants – par milliers (1).
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Auteur: Sébastien Fontenelle