Carlos Saura, le réalisateur qui a popularisé le cinéma espagnol à l’échelle mondiale

Plus d’une fois au cours de sa carrière, le cinéaste a déclaré que s’il arrêtait de travailler, il mourrait. Et, en effet, la mort l’a rattrapé au travail.

Le vendredi 10 février 2023, Carlos Saura, l’une des figures centrales du cinéma espagnol, s’est éteint. Il venait de sortir un film documentaire (Las paredes hablan), de signer la mise en scène d’une pièce sur Lorca (Lorca por Saura) et tentait de monter un projet de film très attendu sur Picasso.

La créativité de ce scénariste, romancier, cinéaste, photographe et peintre né à Huesca en 1932 ne s’est jamais tarie.

Saura est aisément l’auteur d’au moins une demi-douzaine de classiques du cinéma espagnol de la seconde moitié du XXe siècle. La chasse (La caza, 1966), Peppermint frappé (1967), La prima Angélica (1973), Cría cuervos (1975) ou Carmen (1983) figurent sur les listes de cinéphiles et sont en bonne place dans l’histoire du cinéma, ainsi que dans la mémoire de nombreux spectateurs.

En parallèle, son travail de photographe et de peintre en fait l’un des créateurs d’images les plus brillants et prolifiques nés en Espagne.

Un grand du cinéma

Dans l’ensemble, on se souviendra de Saura comme d’une figure emblématique du cinéma espagnol.

La plupart des spécialistes s’accordent à diviser sa filmographie en deux périodes. Dans la première, ses films sont associés à l’opposition antifranquiste et ont rencontré le succès dans les circuits consacrés au cinéma d’auteur (ou art et essai), sous la direction du producteur Elías Querejeta.

Une femme et une fille regardent la caméra

Geraldine Chaplin et Ana Torrent, dans une photo de Cría Cuervos.
FilmAffinity

Sa deuxième période, qui commence après la transition démocratique et qui le voit quitter la « méthode Querejeta », lui permet d’élargir ses horizons, en essayant de nouveaux genres, approches narratives et paradigmes esthétiques. Cette période, qui comprend des sommets comme Deprisa, deprisa (1980), Noces de Sang (Bodas de sangre, 1981), La nuit obscure (La noche oscura, 1989), Flamenco (1995) ou Iberia (2005), ne jouit pas de la bonne réputation de ses premiers films.

Cela peut être dû, comme l’ont souligné des spécialistes tels que Manuel Palacio ou Agustín Sánchez Vidal à la dimension antifranquiste de sa filmographie dans les années 1960. Avec l’instauration du nouvel ordre…

La suite est à lire sur: theconversation.com
Auteur: Gabriel Doménech González, Profesor Ayudante Específico, Departamento de Comunicación, Facultad de Humanidades, Comunicación y Documentación (UC3M), Universidad Carlos III