Ce dimanche 21 mars se tenait à Marseille le 21ème carnaval indépendant de la Plaine. Privées de l’édition 2020 en raison du premier confinement, entre 6500 et 10000 personnes selon les estimations, ont participé à cet événement éminemment politique et militant qui, comme chaque année, n’a fait l’objet d’aucune déclaration aux autorités. Le carnaval de la Plaine est l’occasion habituelle d’une débauche de revendications sociales et politiques qui se déclinent depuis la place Jean-Jaurès, objet récent d’une campagne de rénovation que d’aucuns dénoncent comme la gentrification d’un quartier historiquement populaire. La Mule est venue trotter parmi les marseillais·es mobilisé·es !
Formellement contestataire avec ses effigies à l’image de Roselyne Bachelot ou Gérald Darmanin, le carnaval de cette année n’a eu de cesse de dénoncer la “dictature sanitaire” et d’invoquer au retour de la fête, alors que l’on ne voit toujours pas la fin de cette crise pandémique dont la gestion par le gouvernement est critiquée de toutes parts. Il n’en fallait pas moins pour que responsables politiques locaux et représentants des autorités en aillent de leur stigmatisation des participant·es : la Préfète des Bouches-du-Rhône dénonçant “l”irresponsabilité totale des participants […] en pleine crise sanitaire” tandis que le maire Benoît Payan poussait des cris d’orfraie sur Twitter, où l’on a par ailleurs vu une vraie déferlante de critiques : “Rien ne justifie qu’on détruise les efforts collectifs pour endiguer le virus ! Rien ne justifie qu’on profane le lieu des effondrements de la Rue d’Aubagne !”
Les politicien·nes aux abois n’en oublient pas moins qu’il apparait que les chances de contagion au coronavirus en extérieur sont très basses, plusieurs études validées par la communauté scientifique démontrent qu’elles seraient de l’ordre de 5 à 10%. Malgré l’absence de constatation de clusters en extérieur et même si le risque zéro n’existe pas, on aurait pu comprendre une telle stigmatisation si la gestion de crise sanitaire n’autorisait depuis des mois des transports en commun bondés et des activités loin d’être essentielles, ou des écoles ouvertes sans protocole sanitaire efficace et pourtant vectrices importantes de propagation du virus. D’autant qu’au Carnaval de la Plaine, nombreux étaient les masques !
On remarque dans les massmedias comme une tendance à porter le fer contre les manifestations…
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Auteur: R. Parreira