Cauchemar et impuissance : quand le 115 ne répond pas


Grenoble, le 14 septembre 2022. Nous recevons une lettre ouverte. Celle d’un citoyen venant de Belgique et pour qui l’immigration en France s’est déroulée sans encombre. Mais ce n’est pas le cas de toutes et tous qui traversent nos frontières. Un jour, il s’est confronté au cauchemar de toutes ces personnes précaires pour qui la justice, en revanche, tourne au ralenti : l’absence d’aide, l’absence de droit, l’absence tout court. Il a compris cette double peine d’être au fond du gouffre et de devoir lutter pour obtenir une réponse à sa détresse, au quotidien. 1.1.5 : au bout du fil, le silence. Au bout du compte, l’abandon. Aux Autorités, à Mr Eric Piolle, et aux autres responsables du logement sur l’agglomération, ainsi qu’à tous ceux qui souhaitent s’emparer du sujet, voici la lettre en question. 

Je me présente, je suis un parfait étranger, migrant de Belgique – Liège plus précisément – arrivé il y a de cela un an pile à la recherche de terres plus vertes (et surtout plus montagneuses). Le Dauphiné, région du sud-est de la France, m’a bien accueilli, j’ai bénéficié d’une bourse conséquente du département pour encourager mon installation en Isère et il m’a de plus été assez aisé de trouver un toit pour m’abriter. 

Grenoble, capitale du Dauphiné @Florian Olivo/Unsplash

Par ailleurs, aucune difficulté concernant l’obtention d’un emploi : en effet, je suis un jeune homme, auquel la chance a permis de réaliser des études de médecine dans mon pays d’origine. Mon diplôme de médecine générale en poche et quelques (c’est un euphémisme) démarches administratives plus tard, j’ai pu commencer à exercer librement mon activité médicale.

Ce préambule instaure le cadre autour de l’expérience suivante, qui n’a de cesse de se répéter : mon métier est passionnant et je remercie la France de m’avoir accueilli si vite et de me permettre de tenter humblement d’aider les personnes qui, comme moi, viennent de l’étranger et cherchent à s’installer ici. C’est là la seule similitude malheureusement et leur arrivée, comme notre naissance à tous, se fait plus souvent dans les cris et les pleurs, car ces personnes, elles, fuient leur pays, leurs souvenirs, leurs proches, pour traverser des océans, des déserts, des murs bétonnés et barbelés. Ils n’emportent qu’un maigre bagage, le minimum vital, mais ils traînent en plus le fardeau de récits infâmes laissant parfois des cicatrices sur leur peau et qui balafrent toujours leur esprit. 

La suite est à lire sur: mrmondialisation.org
Auteur: Sharon Houri