Même si le secteur des services est inclus dans le PIB, la mesure de sa production pose un problème conceptuel, car il est difficile de distinguer ce qui constitue une prestation de service de ce qui constitue un simple paiement de transfert : après tout, on peut tirer satisfaction d’un paiement de transfert exactement comme on tire satisfaction de la prestation d’un musicien ; comment alors inclure l’un et pas l’autre dans le cadre du PIB ? Mais outre ces problèmes conceptuels, il existe également des problèmes liés à la mesure du PIB, problèmes qui découlent notamment du vaste secteur de la petite production pour lequel nous ne disposons pas de données fiables, régulières et opportunes. En Inde, par exemple, plusieurs économistes ont suggéré, bien que pour des raisons différentes, que la mesure du taux de croissance du PIB était surestimée.
Il est également évident que le PIB n’est pas un indice du bien-être national ; la raison la plus évidente en est que la distribution du PIB peut être extrêmement inégale. Mais le fonctionnement de l’impérialisme crée un type particulier de dichotomie au sein d’un pays du tiers monde qui rend le PIB tout à fait inapte à mesurer le progrès économique ; en fait, le PIB sert à camoufler cette dichotomie qui a même tendance à s’accentuer avec le temps.
L’impérialisme a deux effets distincts sur une économie contemporaine du tiers monde. Parce que cette économie est généralement située dans la zone tropicale, les pays industriels lui demandent une gamme de produits agricoles (sans parler des minéraux) que seule la masse terrestre tropicale est capable de produire, ou de produire pendant la période où les régions tempérées et froides du monde, qui constituent le berceau du capitalisme, sont gelées. Ainsi, outre le blé et le maïs, l’impérialisme exige du tiers monde toute une série de produits primaires qu’il ne peut lui-même produire en aucune saison,…
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Auteur: Prabhat PATNAIK