Yasmine Motarjemi a d’abord été spécialiste de la sécurité sanitaire des aliments pour l’OMS, avant d’être recrutée par Nestlé pour la même mission. Pendant dix ans, cette lanceuse d’alerte a pu observer comment la culture interne toxique du grand groupe en a affecté les pratiques. A un point tel que l’entreprise a continué de vendre des produits dangereux pour les nourrissons, malgré les alertes de nombreux consommateurs et le décès de quatre bébés. Dans nos colonnes, elle dénonce le silence des grands médias sur cette affaire. Aujourd’hui encore, Yasmine Motarjemi se bat pour réclamer justice et vérité. Propos recueillis par Matthieu Delaunay – @Delaunaymatth
LR&LP : Pourriez-vous nous expliquer en quelques mots votre parcours ?
Je suis une ancienne directrice par intérim de l’Organisation mondiale de la santé (OMS, ndlr), en tant qu’experte des toxi-infections alimentaires. Puis, pendant dix ans, j’ai occupé la fonction d’Assistant Vice-Président chez Nestlé, en Suisse. J’étais alors en charge de la sécurité sanitaire des aliments au niveau mondial.
Je suis arrivée dans ce groupe d’agroalimentaire en 2000, après avoir été remarquée par René Jaccoud au cours d’une conférence que je donnais en Thaïlande sur la sécurité des aliments pour le compte de l’OMS. Les propositions de Nestlé ont commencé en 1998, j’ai longtemps refusé avant d’accepter en 2000, quand on m’a offert le poste de directrice de la sécurité des aliments, un poste de premier niveau de la direction du groupe.
J’ai été licenciée en 2010, après quatre années d’enfer. En mars 2011, j’ai déposé plainte pour harcèlement moral et psychologique. Depuis, Nestlé fait traîner l’affaire, même si en janvier 2020, le harcèlement a été reconnu par le tribunal d’appel cantonal.
Nestlé refuse d’assumer ses responsabilités et de m’indemniser pour mes pertes, donc la…
Auteur: Matthieu Delaunay
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