Ce que la guerre en Ukraine nous révèle. — Djamel Labidi

Trois à quatre jours de munitions en réserve

Et surprise des surprises, ce sont les pays de l’Est de l’Europe, les ex « pays socialistes », Pologne, Roumanie, Slovaquie, Bulgarie etc. qui ont le plus d’armements, chars, canons, avions, hérités de l’Union soviétique. Et ce sont eux qui les fournissent à l’Ukraine. L’Ukraine a toujours été l’enfant chéri de l’URSS : celle-ci lui avait confié une grande partie (40%) de sa puissance militaire : missiles, charges nucléaires, marine de guerre, aviation et blindés. Au lendemain de son indépendance, l’Ukraine était ainsi la troisième puissance nucléaire mondiale, avant qu’elle ne renonce à l’arme nucléaire. En 2022, l’Ukraine restait encore bien armée. Elle était classée 22eme puissance militaire mondiale.

On pensait, au début du conflit, que la France hésitait à fournir en quantité et à un niveau significatif des armes à l’Ukraine pour ne pas paraitre cobelligérante. En réalité elle n’en avait pas. A-t-elle voulu cacher son dénuement ? En mars 2022, le président de la commission de défense et des affaires étrangères du sénat français, Christian Cambon révèle sur la radio française internationale ( RFI) que la France n’a en réserves que « 3 à 4 jours de munitions en cas de conflit de longue durée ». On découvre aussi que ses forces conventionnelles sont limitées : en tout et pour tout, 200 chars, 110 canons, les fameux « Caesar », 217 avions de combat (fr.m. wikipedia.org). Ceci est à rapprocher des 318 aéronefs dont 247 avions de combat, des 2596 chars et des 2000 canons que l’Ukraine pouvait aligner au 25 février au début du conflit ( fr.m.wikipedia.org, 2021 ).

Bref on découvre que la France est une puissance militaire par sa force de dissuasion nucléaire, mais qu’elle n’a pas réellement d’armée conventionnelle, capable d’affronter la situation d’une guerre de « haute intensité ». En fait, elle n’avait que les moyens de sa politique militaire de ces dernières décennies : l’organisation d’expéditions contre des États africains vulnérables. Elles n’ont eu d’autres résultats que de raviver chez les Africains le souvenir douloureux des corps expéditionnaires.

De guerre lasse, la France, pressée par l’Ukraine, finira par livrer ce qu’elle a, soit 18 canons Caesar, soit près d’un cinquième de toutes ses capacités d’artillerie. Et il faudra, remarque un général en retraite français sur un plateau de télévision, plusieurs années à la France pour renouveler ce stock…

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Auteur: Djamel Labidi Le grand soir