Ce que le règne de McKinsey et des cabinets de conseil nous dit du capitalisme et de l’Etat

Début janvier, nous apprenions que la campagne vaccinale du gouvernement se faisait sous l’égide et les bons conseils du cabinet McKinsey, une multinationale de la stratégie d’entreprise, rémunérée près de 2 millions d’euros par mois pour ce job. Ce mois-ci, McKinsey réapparaît dans les colonnes de Mediapart : le cabinet serait à nouveau rémunéré par l’Etat pour l’aider à économiser un milliard d’euros d’ici 2022. Décidément, ces gens savent tout faire ! Les cadres en costume-cravate de McKinsey, Accenture, Boston Consulting Group ou encore Deloitte, vous en avez peut-être déjà croisé si vous faites partie des 7 salariés sur 10 du secteur privé qui travaillent pour une filiale ou un groupe. Car c’est d’abord pour venir conseiller les chefs de grandes entreprises que ces cabinets ont été créés. Mais que font-ils vraiment, ces gens ? Et qu’est-ce que leur présence au sommet de l’Etat dit de notre société ?

En 1926, un professeur de comptabilité de l’université de Chicago, James McKinsey, crée une entreprise de conseil à destination des entreprises privées. Son but, envoyer auprès des directions d’entreprise des « ingénieurs en comptabilité et management” qui délivrent une bonne parole gestionnaire proche des théories de l’époque, notamment l’Organisation scientifique du travail (OST) conceptualisée entre autres par Frederick Taylor. Les grands principes sont bien connus : il s’agit de séparer les fonctions d’exécutants et de sachants au sein de l’organisation du travail. D’un côté les ouvriers qui exécutent des tâches parcellisées et pensées d’en haut, de l’autre, les “cols blancs” qui les conçoivent. Terminé le face à face entre patrons et ouvriers, avec quelques contremaîtres en courroie de transmission : le capitalisme du XXe siècle donne la part belle aux gestionnaires, chargés d’organiser la production de la façon la plus profitable possible pour les possédants. 

Ce nouvel âge du capitalisme offre un créneau en or aux consultants du tout jeune cabinet McKinsey. Le patron est un bourreau de travail, nous raconte les Echos, “il ne goûte guère aux joies de la vie familiale, pas plus qu’il ne s’intéresse à l’art ou à la culture. Quand il adhère à une association ou à un club, c’est uniquement pour y faire des rencontres utiles sur le plan professionnel.” Son approche diffère de celle des banques, qui jusqu’ici avaient le monopole du conseil aux entreprises. Il s’adresse d’abord aux fonctions…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag