Ce que les molécules d’eau nous apprennent des cyclones tropicaux

Les cyclones sont des exemples spectaculaires d’orages regroupés et organisés sur plusieurs centaines de kilomètres. Ils possèdent une structure spécifique avec généralement au centre du système une zone de très basse pression, relativement calme et dépourvue de pluie, qu’on appelle l’œil du cyclone. Ce dernier est entouré par des masses nuageuses – le mur de l’œil – où le vent et la pluie sont à leur apogée. Au-delà, des bandes nuageuses s’enroulent en spirale autour du centre.

Les cyclones se forment au-dessus des océans tropicaux entre 5° et 20° de latitude environ pour profiter d’une force de Coriolis assez forte, nécessaire à leur développement. Plusieurs conditions météorologiques doivent aussi être réunies : une température de la mer supérieure à 26 °C sur près de 60 mètres de profondeur, la préexistence d’une dépression atmosphérique, et des conditions de vent, de température et d’humidité en altitude propices.

C’est seulement depuis les années 1980, quand s’est ouverte l’ère des satellites, que l’on peut regarder correctement les cyclones. Une période d’observations statistiquement courte pour parler avec un niveau de confiance élevé de l’évolution des cyclones dans un climat qui se réchauffe – d’autant qu’il s’agit de phénomènes qui restent rares (quelques dizaines par an).

Dans un climat plus chaud, se pose alors la question de savoir comment ces phénomènes météorologiques extrêmes vont évoluer et avec quels risques associés pour les territoires concernés.

Un risque cyclonique en progression

Sur les quarante dernières années, le nombre de cyclones observés à la surface des océans est stable, sauf dans l’Atlantique Nord où une légère augmentation est à mettre en relation avec la variabilité naturelle de notre climat.

Un homme porte un sac contenant de la nourriture à Batabano, dans la province de Mayabeque à Cuba, le 26 septembre 2022, avant l’arrivée de l’ouragan Ian.
AFP

Les projections climatiques réalisées par les modèles numériques couplés océan-atmosphère à haute résolution (50 kilomètres) indiquent que le nombre global de tempêtes et de cyclones devraient rester constant dans un climat plus chaud mais qu’il devrait y avoir davantage de cyclones plus violents de catégorie 4 à 5 – et donc moins de cyclones de catégorie 1 à 2. Apparaît aussi un possible élargissement – de quelques degrés en latitude – vers les pôles des zones de genèse des cyclones.

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Ce qui est certain, c’est l’augmentation des quantités de pluie lors de tels événements, du fait de la capacité d’une atmosphère plus chaude à stocker davantage d’eau (pour…

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Auteur: Françoise Vimeux, Climatologue et Directrice de Recherche, Institut de recherche pour le développement (IRD)