Ceci est un steak végétal

Pendant la mobilisation des Gilets Jaunes, réprimés férocement, on nous a expliqué que l’expression « violences policières » (et non pas la chose, apparemment moins grave) était « inacceptable dans un Etat de droit »…

On est allé chercher du côté des mollah iraniens (il n’y a pourtant aucun terme équivalent en persan et en arabe) pour nous interdire de parler d’« islamophobie », dans un pays où la haine contre les musulmans s’étale régulièrement et tranquillement à la une des journaux et alors même que l’ONU alerte sur le sort fait par l’Etat français aux jeunes musulmanes.

Pour faire taire les personnes parlant, et nommant comme telles, des violences sexuelles qu’elles ont subies, on les a renvoyées au principe de la présomption d’innocence (qui n’a pourtant rien à voir avec le fait même de témoigner).

On nous a aussi expliqué que le terme de « pénibilité » était déplacé, car il pourrait sous-entendre que le travail est pénible – très très maladroite tentative pour faire oublier qu’il l’est, objectivement, pour des millions de gens dans ce pays.

Une proposition de loi votée très sérieusement en octobre dernier par le Sénat, révélant là encore que, quand il s’agit de s’attaquer aux vrais problèmes, certains témoignent d’un discernement redoutable, entend proscrire l’usage de l’écriture inclusive « dès lors que le droit exige l’usage du français », et en particulier dans l’enseignement.

Plus récemment, on a décrété que l’usage du mot génocide pour parler du sort des Palestinien-nes de Gaza se ferait « au mépris de sa définition juridique », et qu’il équivaudrait à franchir un « seuil moral » : la Cour international de Justice a pourtant, en janvier dernier, reconnu un risque plausible de génocide.

De façon peut-être plus anodine en apparence, mais selon la même logique de bannissement linguistique, le gouvernement a décidé,…

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Auteur: Sylvie Tissot