Rien n’est joué pour Richard Ferrand à cette heure, dans un sens comme dans l’autre. Le candidat proposé par Emmanuel Macron pour présider le Conseil constitutionnel devra faire preuve d’habileté et de persuasion devant les deux commissions des lois du Parlement, qui l’auditionneront ce mercredi matin (un évènement à suivre en direct sur les chaînes parlementaires). La moindre chausse-trappe pourrait lui être fatale, car l’ancien président de l’Assemblée nationale, qui voit les critiques s’accumuler contre son profil, ne dispose d’aucune marge de sécurité.
La règle est simple : pour pouvoir être nommé par le président de la République, le candidat ne doit pas recueillir 3/5e de votes dans ces deux commissions contre son nom, les voix des députés et des sénateurs étant additionnées dans le décompte. Ce seuil se calcule sur la base des votes exprimés, c’est-à-dire hors abstention. Dans l’hypothèse où les 122 membres des deux commissions se prononceraient, il faudrait donc au minimum 74 votes contre, pour que le candidat présidentiel soit repoussé par le Parlement.
La gauche fait bloc contre le candidat du président de la République
Les membres des deux commissions qui siègent dans les groupes du Nouveau Front populaire à l’Assemblée nationale, ou dans les trois groupes de gauche au Sénat (socialiste, écologiste et communiste) ont déjà annoncé qu’ils voteraient contre. Il y a déjà donc théoriquement 38…
Auteur: Guillaume Jacquot