Cellules médico-psychologiques : comment aident-elles les élèves après un événement traumatique ?

Le milieu scolaire est, à l’image du reste de la société, régulièrement confronté à des violences et des événements graves à fort impact traumatique. Brutalement exposés à une menace pour leur intégrité physique ou psychique, à un risque mortel pour eux-mêmes ou pour autrui, voire au spectacle d’une mort horrible, les sujets impliqués peuvent éprouver un vécu d’insécurité totale ou de perte de contrôle.

Dans cette expérience inattendue, désorganisatrice et destructrice du « réel de la mort », victimes et témoins se retrouvent démunis, comme au lycée Saint-Thomas-d’Aquin de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), où, le 22 février 2023, Agnès Lassalle, professeure d’espagnol est morte après avoir été poignardée en plein cours par un élève.

Les classes de seconde présentes ce jour-là ont été prises en charge par une cellule psychologique, a déclaré le ministre de l’Éducation aussitôt après le drame.

Souvent plébiscités par les médias et les politiques dans le cadre d’événements potentiellement traumatiques à dimension collective, les dispositifs de ce type sont mis en place pour dépister, soutenir et prévenir de la survenue des séquelles psychologiques. Quels sont les personnels qui les composent ? Comment fonctionnent ces cellules et quelles sont leurs missions ?

Stress post-traumatique

Rappelons d’abord que, pour chaque individu, le vécu subjectif des événements à potentiel traumatique est singulier, avec des répercussions variables selon le degré d’exposition à l’événement, sa sévérité, l’histoire personnelle de chacun (antécédents traumatiques, violences, carences, anxiété), les ressources internes dont on dispose et du soutien social qu’on perçoit. Les personnes impliquées peuvent ressentir une peur intense, une sidération, un sentiment d’horreur et d’impuissance.

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Lors de l’événement, ou juste après, la plupart des sujets se trouvent dans un état de stress adapté, c’est-à-dire avec des comportements efficaces face au danger. D’autres personnes développent un état de stress dépassé, c’est-à-dire un état de sidération, d’agitation excessive, de fuite panique, ou de comportements automatisés non adaptés au contexte.

Dans les jours suivant…

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Auteur: Antoine Bray, Psychiatre au Centre Régional de Psychotraumatologie (CHRU Tours), CUMP 37, Université de Tours