Censure, course aux clics et burn-out dans les magazines de Bolloré (StreetPress)

Depuis le rachat du premier groupe de presse magazine de France, Prisma Media, par Bolloré, ses journaux télés font la pub d’Hanouna et des films de Canal+, Voici parle de la vie sentimentale de Zemmour et Capital ne fait plus d’enquête.

« C’est un massacre en règle », juge un ancien cadre de Prisma Media. Le 31 mai 2021, l’entreprise est tombée dans l’escarcelle de Vivendi, groupe propriété du milliardaire Vincent Bolloré. Pour à peine 170 millions d’euros, le milliardaire ultra-conservateur s’est offert le leader de la presse magazine en France. Un groupe qui revendique toucher 40 millions de Français chaque mois avec des titres comme Capital, Voici, Gala, Géo, Ça M’intéresse, Neon, Femme Actuelle ou encore Télé-Loisirs…

L’objectif du nouvel actionnaire : créer des « synergies » entre ses différentes boîtes. Prisma Media doit devenir un immense panneau publicitaire pour les clients d’Havas, les artistes d’Universal Music Group, les films de Canal + ou les émissions de Cyril Hanouna. Quant aux journalistes, soit ils cèdent aux exigences du marketing, soit ils prennent la porte. Depuis le rachat, 130 journalistes en CDI sur 400 ont pris leur clause de cession. Un dispositif légal qui permet aux détenteurs de la carte de presse de quitter leur entreprise dans de bonnes conditions lorsque celle-ci change d’actionnaire principal. La ruée vers la sortie n’est pas encore terminée. Selon les syndicats, une quarantaine de personnes devraient partir cette semaine.

Dans les bureaux désertés de Gennevilliers (92) règne une ambiance « morose », « glauque », voire « mortifère ». StreetPress s’est entretenu avec 25 salariés ou ex-salariés du groupe aux initiales rouges. Ils témoignent d’ingérence éditoriale, d’autocensure, d’une course aux clics effrénée, du mépris pour le journalisme et de conditions de travail dégradées.

« Il n’a rien à faire, les gens s’aplatissent d’eux-mêmes »

Sarko, Zemmour, Hanouna… Quand on rentre dans l’empire Bolloré, on ne dit plus de mal des copains. Et on fait la promo des produits maison. Dans les pages de Capital, le seul mag’ réellement sensible du groupe, pas une enquête sur Vivendi n’a été publiée depuis l’annonce du rachat. Une source proche de la rédaction nous assure qu’il s’agit d’instructions données par Arnaud de Puyfontaine (**), désormais à la tête du conseil d’administration de Prisma Media et bras droit de Bolloré dans les médias. Et de dévoiler :

« Sur le site Capital.fr,…

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Auteur: Acrimed