Ces arbres d'ornement qui cachent une forêt d'ennuis

Les plants de cyprès, charmilles, photinias ou bambous sont au garde-à-vous dans leurs pots. Dans cette jardinerie de l’enseigne Botanic à Nevers (Nièvre), ils attendent preneur pour pouvoir enfin s’épanouir en pleine terre. Et l’automne est la saison idéale pour être plantés ! La terre est encore assez chaude et l’arbre peut développer son système racinaire avant les grands froids pour une meilleure reprise au printemps. D’où le fameux dicton : « À la Sainte-Catherine [le 25 novembre], tout bois prend racine. »

En cette mi-septembre, la Sainte-Catherine est encore un peu loin, et les allées du magasin neversois sont calmes. Marc, pépiniériste et vendeur, s’affaire devant son ordinateur. Quand on lui demande ce qu’il conseillerait pour la plantation d’une haie cet automne, il avertit d’emblée : « Attention, si vous habitez en lotissement, certaines espèces comme le thuya, le laurier ou le cyprès sont parfois interdites, notamment dans l’habitat social. » Ces variétés peuvent atteindre plusieurs mètres de haut et créer des conflits de voisinage, sans compter la gestion des déchets verts qu’elles impliquent.


Fleurs de laurier palme. Wikimedia Commons/CC BY-SA 4.0/FrancyDB

Pour Claire-Hélène Delouvée, paysagiste-conceptrice et directrice du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) de Nevers, la plantation d’arbustes et d’arbres de grande taille au jardin est ce qui pose le plus problème : « On vend des végétaux qui vont pousser trop haut. Ce qui implique d’intervenir souvent pour la taille. Soit on le fait soi-même, et on s’épuise à entretenir son jardin, soit on fait appel à un prestataire, et ça a un certain coût. Sans compter les déchets verts à évacuer. On peut les composter, mais, par exemple, la décomposition des feuilles du laurier palme (Prunus laurocerasus) est très difficile. »

Elle regrette que de nombreuses jardineries n’informent pas assez sur la silhouette et les dimensions maximales des arbres qu’elles vendent. Un laurier palme non taillé peut dépasser les 5 mètres, un thuya atteindre les 30 mètres.

Gare aux arbustes envahissants et néfastes pour la flore locale

Et si on décide de ne pas tailler ses lauriers palme, ils vont monter rapidement en fleurs et les oiseaux disséminer les graines. Or, cette colonisation peut porter atteinte à la flore locale. C’est ce que l’agglomération de Lamballe, dans les Côtes-d’Armor, a découvert il y a six ans. « Quasiment aucun sous-bois n’est épargné par…

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Auteur: Fabienne Loiseau Reporterre