Ces éleveurs bio lâchés par la multinationale Lactalis : « On n'est pas grand chose »

La pluie s’entête, fine et légère, ce matin d’octobre sur la ferme de Roz Avel, à Dinéault, dans le Finistère. Monique, jeune retraitée, remonte en souriant le chemin qui mène à la maison après avoir emmené les vaches à la traite. C’est sa mission quotidienne depuis qu’elle est à la retraite. « Avant, elle a travaillé 38 ans en psychiatrie, c’est un métier qu’elle a beaucoup aimé », explique Jean-Hervé, son époux, en avalant rapidement son premier café de la journée. Lui aussi, il aime son travail, qu’il pratique depuis… toujours, ou presque.

La ferme laitière a été convertie au bio en 1998.

©Nolwenn Weiler

Car Jean-Hervé Caugant avait 21 ans quand il s’est associé avec son père mais dix ans seulement quand il a fait sa première traite tout seul. « C’était impressionnant mais faisable », évoque-t-il en attrapant une tranche de beurre – fabriqué par un collègue du coin – pour poser sur sa tartine. « Donc, si on résume, ça fait 50 ans que je fais la traite, et j’aime toujours ça. »

Arrêter le bio ?

Quand il prendra sa retraite, c’est son fils qui s’occupera de la ferme. Pour le moment, ils travaillent tous les deux, avec deux salariés à mi-temps. L’exploitation de 180 hectares tourne bien. Une partie des céréales – épeautre et sarrasin – est vendue à une meunerie voisine. Le reste des terres sert à alimenter les 130 vaches du troupeau.

Et le lait, pour le moment, est collecté par la multinationale Lactalis. Mais dans 24 mois, ce sera terminé. Le groupe a annoncé le 25 septembre qu’il allait réduire sa collecte de lait en France de 450 millions de litres (sur les 5,1 milliards de litres de lait collectés chaque année). Soit une baisse de 9 %. Dans un communiqué, Lactalis justifie cette décision par « la nécessité de se recentrer sur les produits de grande consommation français ». Cette annonce touche les producteurs de lait bio en…

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Auteur: Nolwenn Weiler