Ces enfants qui ont école dans la forêt

Lirac (Gard), reportage

D’un pas décidé, les écoliers de Lirac se dirigent vers leur forêt pédagogique. Inaugurée il y a deux ans, la parcelle jouxte l’école de ce petit village de la vallée du Rhône. Aujourd’hui, les élèves de CM1-CM2 ont pour mission d’imaginer l’aménagement de ce qui deviendra leur seconde salle de classe. Avec quelques contraintes : l’infrastructure doit être éphémère et réalisée avec des matériaux recyclables peu coûteux, voire gratuits, le tout sans électricité.

Nadia Schnell-Warin, institutrice et directrice de l’école, prévoit d’y emmener ses élèves toutes les semaines. « On peut faire l’école dehors et aborder n’importe quel thème, explique la directrice. L’idée est de pouvoir aussi prendre la liberté de s’arrêter quand des oiseaux passent ou pour observer qu’un arbre a poussé. » Toute la classe semble enchantée par le projet. « J’aime bien venir ici, on entend le bruit du vent et des oiseaux », raconte Lisa. « C’est soulageant d’avoir la nature à côté de nous ! » explique Erwan.

Par groupe de cinq, les élèves de Lirac se creusent la tête pour mener à bien leur mission. Un calepin à la main, certains ébauchent des plans. Tables en forme de champignons, toilettes sèches, bancs en rondins, portemanteaux sur les arbres… Les idées fusent. Ils ont encore toutes les vacances pour peaufiner leur projet d’aménagement. Après concertation à la rentrée, les élèves devront le défendre en mairie afin qu’il soit accepté.

Situé entre Avignon et Orange, Lirac est l’un des premiers villages à avoir pris part au programme Dans 1 000 communes, la forêt fait école, imaginé par la Fédération nationale des communes forestières. Les écoles se voient ainsi confier par la mairie une parcelle de la forêt communale (la forêt-école). Les élèves, généralement les CM1 et CM2, ont pour mission d’en assurer la gestion toute l’année avant de la transmettre à leurs camarades, l’année suivante. Chaque école choisit les activités qu’elle souhaite mettre en place : plantation d’arbres, production d’une pépinière, installation de nichoirs, création de sentiers découverte… Aujourd’hui, près de 100 établissements font partie du programme. À terme, elles devraient être 1 000 en France. 

« Plus les élèves connaissent et s’attachent à leur milieu, plus ils auront envie de le protéger »

Si le programme séduit les petites communes, il tend à se développer dans les zones plus urbaines. « C’est plus simple à mettre en place dans les écoles de campagne, mais on va petit à petit vers les villes », explique Dominique Jarlier, président de la Fédération nationale des communes…

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Auteur: Anouk Anglade, David Richard Reporterre