Ces retraitées qui ont choisi l'habitat partagé

Montpellier (Hérault), reportage

Attablées dans la salle commune, Nanou et Marie-France discutent tranquillement de la pluie — qui tombe dru ce jour-là — et du beau temps. Elles reviennent d’un déjeuner « entre seniors », qu’elles organisent chaque semaine avec les huit autres retraitées de leur immeuble. La résidence n’a pourtant rien d’une maison de retraite : le MasCobado est un habitat participatif et écolo, qui réunit, aux portes de Montpellier, vingt-trois familles, de 7 à… 83 ans. « C’est le meilleur endroit pour vieillir », sourit Marie-France, la doyenne.

Comme elle, de nombreuses têtes blanches plébiscitent l’habitat partagé : elles représentent entre les deux tiers des candidats pour intégrer ce type de logements. Alors que la population française ne cesse d’avancer en âge, à l’heure où la fin de vie reste un sujet tabou, l’habitat participatif pourrait-il constituer une alternative pour bien vieillir ? « Cette forme d’habitat est de plus en plus perçue comme une alternative à la maison de retraite ou à la solitude du maintien à domicile, constatent les acteurs du secteur dans un guide pratique dédié au sujet. Mais [il s’agit] aussi et surtout d’un moyen particulièrement efficace de s’ancrer et se maintenir dans la vie pour repousser l’âge de la dépendance, mieux la vivre, voire pour l’éviter complètement. »

« On a les avantages de la solitude dans un contexte solidaire »

« C’est sécurisant pour une femme âgée et seule de vivre auprès d’autres personnes, témoigne Marie-France. Et en même temps, comme on a chacune notre appartement, on n’est pas obligée de tout faire en collectif. On a les avantages de la solitude dans un contexte solidaire. » Les aînées du MasCobado peuvent ainsi compter sur leurs voisins pour les courses, le petit bricolage ou les problèmes informatiques. « Vivre entourée d’autres personnes qui peuvent nous aider m’a permis de m’autonomiser, de me sentir rassurée et donc de tester des choses, assure Nanou. Nous sommes un petit village, où nous pouvons nous porter assistance. »

« L’intergénérationnel [la cohabitation sous un même toit de plusieurs générations] apporte beaucoup de sécurité, poursuit-elle, même si ce n’est pas toujours facile. » Jeunes familles et retraités ne partagent pas toujours les mêmes rythmes, la même énergie. Vivre ensemble peut constituer un défi. Certains groupes de personnes âgées font ainsi le choix du monogénérationnel, pour « vieillir ensemble et…

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Auteur: Lorène Lavocat Reporterre