C’est « la vitrine d’une fausse décarbonation qui va impliquer une destruction massive de notre environnement ». A l’annonce du projet, Frédéric Madelon, dit Fred, informaticien et automaticien de l’usine, est consulté. Il se lance dans des recherches pour comprendre quelles en seront les conséquences.
Le bois énergie est une énergie renouvelable dont l’impact carbone est largement inférieur aux énergies fossiles. Selon les chiffres du Ministère de la transition écologique, le bois granulé émet 0,027 kgCO2e/kWh et le bois bûche 0,032 kgCO2e/kWh, bien en deçà des émissions du gaz naturel, 0,243 kgCO2e/kWh, jusqu’alors utilisé par l’usine.
La problématique de ce type de combustible réside dans les ressources nécessaires pour approvisionner les chaudières, qui implique la destruction des puits de carbone et des réservoirs à biodiversité que sont nos forêts.
Les estimations des ressources dont aura besoin l’usine ne tardent pas à arriver. Elle brûle 800 m2 de gaz par heure pour stériliser ses produits. La conversion en consommation de plaquettes de bois est vertigineuse. Il en faudrait 20 000 tonnes par an, soit l’équivalent de la surface d’un terrain de foot par jour. La conclusion est rapide, « nos espaces naturels ne peuvent pas répondre à ce besoin » analyse Fred.

Crédit photo : Aoya Ann Miller
Nestlé tente d’atténuer l’empreinte écologique du projet. Le bois utilisé proviendra d’un rayon de 100 kilomètres autour de l’usine. L’entreprise s’engage à replanter des haies et des arbres. « Pour nous, c’était du greenwashing » balaie Fred.
C’est là qu’Alexandre Joly, dit Alex, technicien métrologie, entre en jeu. Fort de ses 7 années de syndicalisme et de son ancienneté au sein du groupe Nestlé, il va former, avec Fred, un duo « très complémentaire » selon ses mots.
Fred se rapproche du syndicat Printemps écologique, dont l’objectif est de transformer…
Auteur: Florian Grenon