Ces stagiaires, apprentis et très jeunes adultes qui meurent au travail

Les enfants peuvent-ils mourir au travail, en France, au 21e siècle ? Oui, hélas. L’histoire d’Arthur Fréhaut, 14 ans, écrasé par le bras télescopique d’un engin de manutention, est là pour nous le rappeler. C’était « un bon gamin », selon l’agriculteur chez qui il travaillait, dans une ferme pas loin de la frontière belge, à Ghissignies.

Arthur Fréhaut

Mort à 14 ans, écrasé par le bras télescopique d’un manitou.

©DR

Le 10 avril 2017, Arthur revient des champs où il était allé refaire des clôtures, et il est lové dans le lit du bras télescopique du manitou. Au volant : Dimitri C., salarié. Il est normalement interdit de transporter qui que ce soit de cette manière. Dimitri le sait, mais la « pratique est tolérée sur de courts trajets », explique t-il, lors de sa première audition. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois qu’Arthur se met à cet endroit pour aller d’un champ à l’autre.

Mais ce jour-là, Dimitri oublie que l’enfant est assis-là. Arrivé dans la cour de la ferme, il se gare, et actionne le levier pour amener l’engin au sol ; écrasant Arthur que les pompiers ne parviendront pas à sauver. Arrivée sur place peu après le drame, sa mère Laëtitia Landot peine encore aujourd’hui à pouvoir en parler. Elle souffre de stress post-traumatique et rappellera lors du procès quatre ans plus tard « les circonstances de la mort d’Arthur, jour de la naissance de son troisième enfant R. et jour anniversaire de sa fille. »

Prison avec sursis

Licencié de la ferme après le drame, Dimitri C. est reconnu coupable d’homicide involontaire et condamné à 18 mois de prison avec sursis en janvier 2022. Son patron, Monsieur L. écope de 12 mois de prison avec sursis. Il est accusé de « défaut de surveillance et d’encadrement » et désigné coupable d’homicide involontaire « par la violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de…

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Auteur: Nolwenn Weiler, Sophie Chapelle