Cesare Battisti a interrompu sa grève de la fin :

Le 26 juin, Cesare Battisti a été transféré de la prison de Rossano Calabro, où il se trouvait enfermé dans le secteur réservé aux djihadistes, à celle de Ferrare. A cette occasion, cédant aux instances de ses avocats et de ses proches, au 24e jour de sa grève de la faim et des soins, Cesare Battisti l’a suspendue. Suspendue seulement. Car, pour l’heure, et contrairement à ce qu’on avait pu croire dans un premier temps, il est toujours sous le régime AS2 (haute surveillance 2).

La raison de cette interruption de l’action que Cesare avait lancé aux dépens de son propre corps est que, à Ferrare, même si son régime de haute surveillance est maintenu, sa vie quotidienne devrait y être moins dure, et qu’il devrait par exemple avoir quelques interactions sociales avec d’autres détenus – ce qui lui était impossible à Rossano, étant donné le profil des autres prisonniers.

Si le moment n’est pas venu de crier victoire, il faut tout de même prendre la mesure de ce qui s’est passé : en mettant sa vie dans la balance, Cesare a déjà obtenu, outre une amélioration probable de son sort, que soit rompue l’unanimité compacte qui entourait le projet élégamment formulé par Salvini : le laisser « pourrir en prison jusqu’à la fin de ses jours ». Le garant des droits des détenus, des éditorialistes de renom de la presse dominante, et même, implicitement, le président de l’association nationale des victimes du terrorisme, ont soutenu que la « justice n’était pas la vengeance », et que ce qui devait s’appliquer à Cesare, c’était la loi et rien que la loi.

Conformément à la loi, c’est-à-dire au jugement de la Cour d’appel de Milan qui l’a condamné à la réclusion, mais pas au régime de haute sécurité, Cesare réclame toujours la levée de celui-ci, et dans un premier temps, il exige qu’on lui communique enfin pour quelle raison on continue de le traiter comme un détenu qui représenterait une menace si grave que ses droits de prisonnier garantis par la Constitution italienne doivent être mis entre parenthèses. Rappelons qu’il a été condamné pour sa participation aux activités armées des PAC (Prolétaires armés pour le communisme), organisation disparue depuis près de quarante ans, et que les autres membres encore vivants, tous jugés, et notamment son chef, sont tous en liberté depuis de longues années. Depuis quarante ans, dans ses actes et dans ses écrits, Cesare a montré qu’il n’avait plus rien à voir avec l’activisme armé de ses jeunes…

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Auteur: lundimatin