L’écrivain italien qui purge une peine de réclusion à perpétuité à l’isolement dans une prison de haute sécurité vient de publier une lettre ouverte dans laquelle il annonce se mettre en grève de la faim jusqu’à ce qu’il puisse bénéficier d’un « traitement égal à celui de n’importe quel autre détenu ». Nous publions ici la traduction du communiqué rendu publique ce matin par son avocat.
Communiqué de Cesare Battisti
La tenaille du Département de l’Administration Pénitentiaire soigneusement mise à l’œuvre par les autorités de la prison d’Oristano a résisté de façon provocatrice à toutes mes tentatives pour rétablir la légalité et la reconnaissance normale des droits prévus par la loi, mais toujours obstinément niés. Les remontrances écrites et orales adressées à cette Direction, au juge de l’application des peines, à l’opinion publique, n’ont servi à rien. Quand ils s’agit de Cesare Battisti, il n’y a pas de quoi s’étonner que certaines lois soient suspendues : c’est ce que m’ont fait comprendre, sans prendre de gants, différentes autorités.
Prétendre à un traitement égal à celui de n’importe quel autre détenu est une bataille continuelle, exténuante et qui concerne les actes les plus ordinaires de mon quotidien : la promenade, l’isolement forcé et injustifié ; les soins médicaux insuffisants ; la rétention arbitraire des textes littéraires ; les formulaires de demande systématiquement ignorés ; les objets de différentes utilités et les instruments de travail : négatif, même s’ils sont prévus par le règlement pénitentiaire, etc.
Ayant épuisé tout autre moyen pour faire valoir mes droits, je me trouve contraint de recourir à la grève de la faim totale et au refus de ma thérapie (je souffre d’une hépatite B chronique et d’insuffisance pulmonaire), afin que soit décidé mon transfert dans un établissement pénitentiaires où…
Auteur : lundimatin
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