« C’est ainsi que fonctionne le capitalisme » – Hans-Jürgen Urban, du syndicat IG Metall, nous parle de « l’automne chaud » en Allemagne

L’attaque russe contre l’Ukraine et la politique de sanctions occidentale entraînent une hausse de l’inflation en Allemagne, comme en France. Les prix du gaz, du pétrole et de l’électricité deviennent de plus en plus inabordables pour de nombreux travailleurs allemands. Le gouvernement allemand a soutenu les fournisseurs de gaz par le biais du dispositif « Gasumlage » les autorisant à répercuter l’augmentation de leurs coûts sur les clients. Malgré l’annonce de sa suppression fin septembre et l’instauration d’un « bouclier tarifaire », l’appauvrissement général de la population est, comme en France, à redouter. On parle désormais d’un « automne chaud » allemand, pour désigner la montée des conflits sociaux autour de la baisse du niveau de vie. Que comptent faire les syndicats allemands face à la menace d’appauvrissement ? Le magazine « Konkret » s’est entretenu avec Hans-Jürgen Urban, membre du bureau exécutif d’IG Metall, le plus grand syndicat d’Allemagne. Nous en publions ici la traduction, proposée par Nathan Weis. Le discours offensif d’IG Metall et son analyse critique de la situation nous a semblé particulièrement pertinente, pour une situation allemande très proche de la nôtre.


Questions : Peter Schadt ; Traduction : Nathan Weis


La hausse des prix du gaz, de l’électricité et des denrées alimentaires est inabordable pour une grande partie de la population. En août 2022, le taux d’inflation s’élevait à 7,9 pour cent. Que prévoient les syndicats ?

Hans-Jürgen Urban : Nous sommes en pleines négociations collectives pour l’industrie métallurgique et électrique. Elles ont été précédées par de nombreux débats de nos membres dans les entreprises et les commissions tarifaires. Il en résulte que les collègues veulent entrer dans la négociation collective en réclamant une augmentation de salaire de 8 pour cent.

Si l’on considère le taux d’inflation et les prix de l’énergie, on comprend la pression qui pèse sur ces négociations. Cependant, la politique tarifaire n’est absolument pas appropriée pour servir de caution à une politique insuffisante. Ce qui nous attend, c’est une détresse existentielle dans de nombreux secteurs de la société, que l’accord conclu dans la métallurgie et l’industrie électrique ne pourra pas empêcher. C’est là que le mandat politique des syndicats est nécessaire.

« Des prix plus élevés sont imposés, non pas parce que les coûts ont augmenté, mais parce que les…

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Auteur: Rédaction Frustration Mag