« C'est de la folie de ralentir l'éolien et le solaire maintenant, cela nous met dans une situation très difficile »

 Basta! : Existe-t-il réellement une large hostilité en France envers les éoliennes ?

Cédric Philibert est un analyste de l’énergie et du climat. Chercheur associé à l’Institut français des relations internationales, il enseigne à Sciences Po-Paris. Il a travaillé de 2000 à 2019 à l’Agence internationale de l’énergie. Il a publié en mars aux éditions les Petites Matins Éoliennes, pourquoi tant de haine ?.

Cédric Philibert : Cette hostilité s’exprime depuis une dizaine d’années. Elle s’est exprimée au travers d’associations qui se sont montées pour fédérer les oppositions. Il s’agit par exemple de la Fédération environnement durable, de l’association Vent de colère, etc. Cette hostilité s’exprime aussi par une fraction du lobby nucléaire qui voit les renouvelables, et notamment les renouvelables variables – le solaire et l’éolien – comme quelque chose qui handicape gravement l’avenir du nucléaire.

Beaucoup des arguments que ces groupes utilisent sont nés aux États-Unis et en Australie dans les cercles d’extrême droite financés par les lobbys des énergies fossiles. Mais ils ont été adaptés au contexte français. Aux États-Unis et en Australie, ces positions anti-éoliennes vont en général de pair avec un argumentaire climato-négationniste. Cela s’est transformé en France en un discours qui met en avant le nucléaire comme le meilleur atout contre le changement climatique.

Quels sont les autres arguments des anti-éoliens en France ?

On retrouve des éléments de langage similaires chaque fois qu’il y a un projet éolien. Souvent, il y a une opposition locale plus ou moins importante, des gens qui peuvent être mécontents pour plein d’autres raisons, comme l’absence de services publics. Le projet éolien va fixer les colères, car il vient perturber notre environnement tranquille pour quelque chose qui ne va pas nous bénéficier directement.

Des spécialistes…

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Auteur: Rachel Knaebel